Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR) compte augmenter les superficies dédiées aux cultures céréalières à un million d’hectares dans le grand Sud d’ici 2025, un objectif tracé à la faveur du programme du développement des filières stratégiques en terres sahariennes. Cette superficie viendra s’ajouter à celle déjà réservée actuellement à cette culture, laquelle est estimée à 2,9 millions d'hectares.
D’où la nécessité d’augmenter les capacités de stockage. L’objectif étant de les porter à 9 millions de tonnes, alors qu’actuellement les capacités ne dépassent pas les 45 millions de quintaux. Ce qui illustre l’ampleur des besoins et l’urgence de mettre en marche le programme national de réalisation de nouvelles aires de stockages. Il s’agit en effet de réduire le déficit enregistré jusque-là, de se préparer à collecter la production céréalière du Sud en mettant en place de petits et moyens silos au niveau des points de collecte et des fermes pour le premier stockage des céréales avant leur acheminement vers les Coopératives des céréales et des légumes secs (CCLS).
Le premier responsable du secteur, Mohamed Abdelhafid Henni, a lancé officiellement, hier, ce programme à partir d’El Attaf dans la wilaya de Aïn Defla Au total, 350 points de collecte sont prévus à l’échelle nationale pour une capacité oscillant entre 50 000 et 70 000 hectares par hangar, selon le ministre qui a expliqué le retard dans la mise en œuvre de ce programme par les lenteurs administratives.
Car, faut-il le noter, la réalisation de ces espaces devait démarrer en décembre dernier avec l’implication de plusieurs départements ministériels. Un groupe de travail intersectoriel avait d’ailleurs été installé pour les projets qui concernent 44 wilayas. L’accent sera mis, selon le ministre, sur la relance des chantiers à l’arrêt dans ce cadre (au nombre de 16).
«Il n’est plus question de se contenter de poser la première pierre de projets, mais de suivre leur réalisation jusqu’au bout», a-t-il dit. Et d’ajouter : «Il faut sortir de cette vision et travailler en toute efficacité dans chaque projet et en respectant les délais de réalisation.» C’est ainsi que le ministre s’est adressé au wali de Chlef appelant dans le même sillage à accélérer la cadence du programme mené dans le cadre «d’une approche horizontale», selon le ministre.
Et ce, d’autant qu’il s’agit de répondre aux besoins d’une filière inscrite parmi les priorités du secteur et du gouvernement. «Les légumes secs et le lait sont également parmi nos priorités», a encore précisé le ministre qui a annoncé par ailleurs la révision dès la rentrée sociale prochaine de la stratégie dédiée à la filière lait.
Ainsi, parallèlement à la mise en œuvre de la carte de distribution du lait subventionné dès septembre 2023, il sera également question d’apporter des changements profonds à la stratégie de la filière.
«Des propositions pour revoir complètement la filière seront soumises à débat. Nous allons travailler pour soutenir fortement la production dans ce segment de manière à réduire les importations des matières premières laitières», a annoncé le ministre, rappelant qu’actuellement 20 000 tonnes de poudre de lait sont distribuées mensuellement aux 121 laiteries (15 publiques et 106 privées).