Retardé pour notamment des contraintes budgétaires, alors qu’il était attendu en 2011 conformément aux orientations de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le troisième recensement général de l’agriculture (RGA) sera finalement lancé en octobre prochain.
C’est ce qu’a annoncé jeudi le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN). Ce recensement fera suite à l’opération test lancée en mars 2001 et achevée en juin 2022 à travers quatre wilayas.
Ainsi, si pour le deuxième recensement réalisé en 2001, il aura fallu attendre 28 ans après le premier effectué, pour rappel, en 1973, le troisième interviendra 22 ans après le deuxième RGA. Durant cette période, le secteur de l’agriculture a subi de nombreuses transformations. Justement, ce RGA permettra de fournir toutes les données sur le secteur.
Cette actualisation est plus que nécessaire au regard de tous ces changements intervenus. Il y a eu beaucoup de plans lancés dans le secteur depuis 2001. En effet, tout au long de ces deux décennies, de nouvelles exploitations ont été créées, d’autres ont disparu et le machinisme agricole s’est développé.
Parallèlement, de nouvelles terres ont bénéficié de l’irrigation alors que le recours aux intrants a pris de l’ampleur et le développement de l’agriculture saharienne a fait de grands pas, notamment avec la création de l’Office de développement de l’agriculture en terres sahariennes (ODAS). «L’agriculture algérienne n’est plus celle de 2001. Planifier, prendre des décisions, négocier au niveau international à partir de données largement dépassées ne profite guère à notre économie. C’est pour ces raisons qu’il est impératif de mettre à jour le plus tôt possible les statistiques agricoles», estiment à ce sujet les experts.
Ce sont ces statistiques que dévoilera justement le 3e RGA qui s’imposeront dans la prise de décision publique et pour lequel le gouvernement a mobilisé d’importants moyens à travers l’affectation d’une enveloppe de 789,5 millions de dinars alors que quelque 11 000 personnes, dont 8000 enquêteurs, seront sur le terrain pour la réalisation de cette importante opération. Il est également question de la prochaine création (le projet est en cours d’exécution) d’un système d’information pour le suivi, l’évaluation et le contrôle du foncier agricole en élaborant des cartographies propres à celui-ci, notamment en ce qui concerne les cultures stratégiques.
Un travail effectué en collaboration avec l’Agence spatiale algérienne et les ministères de la Défense nationale, de l’Intérieur et des Finances. L’opération sera couronnée par l’élaboration des cartographies des terres aux cultures stratégiques.
Ce qui permettra d’assurer le contrôle et le développement des récoltes selon l’année agricole. Dans la pratique, le projet sera réalisé en deux phases. D’abord via la mise en place une feuille de route nationale à travers la télédétection entreprise par le ministère en décembre 2022, puis interviendra le développement de la base du recensement des systèmes de production agricole, selon les explications fournies par le ministre.
Pour rappel, selon le RGA de 2001 et publié en 2003, l’Algérie dispose de 40 millions d’hectares de terres utilisées par l’agriculture (SAT) en grande partie constituée de pacages et de parcours, c’est-à-dire de terres non cultivées.