Sur les plans agricole et agroalimentaire, aux perturbations ayant marqué l’année 2023 en matière de distribution de certains produits de base et la flambée des prix qui s’est poursuivie tout au long de cette période poussant l’inflation vers le haut, des changements positifs étaient également au rendez-vous.
Parallèlement aux aspects réglementaires à travers la mise en place d’un cadre pour l’octroi d’agrément aux bureaux d’études spécialisés dans le domaine agricole, l’achèvement de l’opération d’assainissement du foncier agricole, l’amendement du texte de loi sur la création des coopératives agricoles et l’autorisation d’importation du matériel agricole rénové, le gouvernement a travaillé tout au long de l’année sur l’encouragement de l’investissement dans les wilayas du Sud, notamment dans les filières stratégiques.
L’accent en effet mis sur les facilitations pour bénéficier du foncier, d’autorisations de forage de puits et de raccordement au réseau électrique. L’année qui a commencé pour rappel par la tenue des Assises nationales de l’agriculture en février a d’ailleurs été clôturée début décembre par l’organisation d’une rencontre nationale sur l’investissement agricole dans les wilayas du Sud, première des choses.
La création d’un couloir vert au niveau de l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS) est l’une des décisions-phares annoncés à l’issue de ce rendez-vous.
C’est en effet l’une des principales mesures prises par le gouvernement dans le cadre de sa démarche visant à réaliser la sécurité alimentaire du pays, la création de «mégapoles intégrées» dans les wilayas du Sud dans l’objectif de développer la production et de la transformation. Autre mesure et des non des moindres : généralisation du financement des projets agricoles à d’autres acteurs de la scène bancaire en dehors de la Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR).
Sécurité alimentaire
Une convention-cadre a été signée dans ce cadre entre le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR) et l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF). C’est en effet l’une des recommandations des Assises nationales de l’agriculture relatives au renforcement de la sécurité alimentaire, l’encouragement de l’investissement dans les grands projets agricoles au Sud et aux Haut-Plateaux et au renforcement du partenariat.
Ce sont autant de décisions qui sont venues en cette fin d’année appuyer l’investissement agricole dans le Sud en attendant l’élaboration du cadre juridique et réglementaire nécessaires à cet effet. Il s’agit de baliser le terrain à la création de mégapoles intégrées pour le développement des filières stratégiques, ces mégapoles devraient commencer par la production agricole, passant par la transformation, l’emballage et le transport pour aboutir au produit final, selon la stratégie tracée à cet effet.
Il s’agit en somme d’une «nouvelle vision» à même d’assurer la sécurité alimentaire, à travers le développement de ces mégapoles agricoles appelées à couvrir les besoins nationaux et exporter l’excédent. Mais faudrait-il accélérer la mise en œuvre des conditions pour enregistrer une adhésion côté investisseurs. L’administration au niveau local est appelée à jouer le jeu. C’est justement l’un des défis à relever en 2024.