Les détenus palestiniens ont dénoncé «la torture» et les conditions de détention inhumaines, dans une prison de l’occupation sioniste, à Ghaza, a révélé hier la Commission des affaires des prisonniers et des ex-prisonniers palestiniens, se basant sur des témoignages «troublants». «Nos corps sont épuisés et nous sommes la proie de maladies et de blessures.
Aucun traitement médical ni médicament ne nous sont prodigués», selon les récits recueillis auprès de trois prisonniers, à savoir Fadi Howaydi, 38 ans, Fadi Ayad, 39 ans, et Mohammed Jamous, 44 ans, révélant «de graves abus et de mauvais traitements», dès les premier moments de leur détention, indique le rapport de la Commission, repris par l’agence palestinienne de presse, Wafa, citée par l’APS.
Au cours d’une récente visite de l’avocat de la Commission, ils ont raconté les conditions «brutales» auxquelles ils ont été confrontés. «Nous avons été dépouillés de nos vêtements, battus, torturés et attachés, les yeux bandés», en endurant la soif, la faim et la douleur incessante, ont-ils raconté, qualifiant de «bêtes enragées» les soldats sionistes. Selon les détenus, les abus ont commencé dès leur arrestation à Ghaza et se sont poursuivis pendant leur transport dans des véhicules militaires, où ils ont été victimes d’insultes, de dégradations et de tortures. Les conditions dans les camps de détention ont été «si horribles qu’ils auraient préféré que la terre les engloutisse plutôt que de subir des traitements inhumains». Outre des abus systématiques, notamment des os brisés, des plaies ouvertes et des coups violents, les détenus palestiniens ont également subi d’autres souffrances dans les hôpitaux, où ils ont été soumis à d’autres formes supplémentaires de torture.
Dans leurs cellules, ils ont déclaré avoir subi des abus systématiques, notamment des os cassés, des plaies ouvertes et des coups violents, faisant également état de leur «confinement constant dans des positions douloureuses et l’utilisation de chiens d’attaque, de gaz toxique et de gaz lacrymogène», provoquant la perte de connaissance pour de nombreux détenus, alors que d’autres sont tombés en martyrs, dont Islam Sarsawi. En dépit de ces conditions «désastreuses», ont-ils conclu, «nous nous accrochons à l’espoir de retourner auprès de nos familles en vie». Des milliers de Palestiniens, arrêtés puis détenus par l’entité sioniste dans le cadre de l’agression qu’elle mène contre Ghaza, l’ont été en grande partie dans le secret et ont été soumis, dans certains cas, à un traitement pouvant s’apparenter à de la torture, avait indiqué mercredi dernier le Bureau des droits de l’homme de l’ONU dans un rapport. Au moins 53 détenus palestiniens sont morts dans des installations militaires et des prisons de l’entité sioniste depuis le début des agressions sionistes contre Ghaza, en octobre 2023. Selon l’ONU, le Comité international de la Croix-Rouge s’est vu refuser l’accès aux installations où les Palestiniens sont détenus.
Manifestation en Cisjordanie
Des centaines de Palestiniens ont manifesté samedi en Cisjordanie occupée pour protester contre le traitement réservé aux Palestiniens détenus dans les prisons sionistes, dont la torture et les mauvais traitements. Des parents de prisonniers ont brandi des photos des leurs et des drapeaux palestiniens lors de marches dans les villes de Ramallah et Naplouse. «Même si le monde entier se soumet, nous ne reconnaîtrons pas (l’entité sioniste)», ont scandé des manifestants à Ramallah.
Depuis le début de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza le 7 octobre dernier, des milliers de Palestiniens ont été arrêtés à Ghaza, en Cisjordanie occupée, a indiqué cette semaine le haut commissaire aux droits de l’homme des Nations unies (HCDH). Ils sont pour la plupart détenus en secret et, dans certains cas, ont été soumis à des traitements pouvant s’apparenter à de la torture, a ajouté le HCDH dans un rapport. «Cela fait dix mois que nous ne savons rien de nos fils», a déclaré Latifa Abu Hamid, mère de quatre prisonniers, tous condamnés à la perpétuité. «Nous voulons prendre de leurs nouvelles et les voir. Nous voulons connaître leur situation», a-t-elle ajouté lors de la manifestation à Ramallah. Dans un communiqué repris samedi par l’agence de presse Wafa, l’Autorité gouvernementale des affaires des prisonniers et ex-prisonniers et le Club des prisonniers palestiniens ont fait savoir que «le nombre total des détenus palestiniens en Cisjordanie occupée, depuis le 7 octobre 2023, a atteint 9920».
Les mêmes sources ont précisé que «les interpellations se sont réparties entre les gouvernorats de Jénine, Naplouse, Tubas et Tulkarem (nord), Ramallah, El Qods-Est (centre), Bethléem et El Khalil (sud)», notant que les arrestations de Palestiniens s’accompagnent souvent «d’agressions et de menaces contre des détenus et leurs familles, en plus des actes de vandalisme et de la destruction des maisons des citoyens».
Parallèlement aux arrestations, «les forces d’occupation sionistes ont intensifié leurs attaques contre les habitants de la Cisjordanie depuis leur agression contre Ghaza, faisant 600 martyrs, dont 144 enfants, et 5 400 blessés». Samedi, les forces d’occupation sionistes ont arrêté 30 civils palestiniens en Cisjordanie, dont deux journalistes, ainsi que des enfants et des ex-prisonniers, selon des médias locaux. R. P.
30 Palestiniens arrêtés en Cisjordanie
Les forces de l’occupation sioniste ont arrêté samedi 30 civils palestiniens en Cisjordanie, dont deux journalistes, ainsi que des enfants et des ex-prisonniers, ont indiqué le Club du prisonnier palestinien et la Commission chargée aux affaires des prisonniers et ex-prisonniers. Les deux institutions citées par l’agence de presse Wafa ont mis en lumière, dans un communiqué, que les arrestations se sont concentrées dans les villes de Jénine, Naplouse, Ramallah, Tulkarem, El Khalil, Tubas et El Qods occupée. Le communiqué indique que le nombre total des arrestations depuis le 7 octobre 2023 (date du début de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza) «a dépassé les 9920, y compris les personnes arrêtées chez elles, celles qui ont franchi les barrages militaires, celles qui ont été forcées de se rendre sous la pression et celles qui ont été prises en otage». La même source a expliqué que «ces campagnes d’arrestation constituent la politique la plus constante et la plus systématique utilisée par les forces d’occupation, et qu’elles constituent l’un des principaux outils de la politique de punition collective qui constitue également un outil central pour l’occupation pour cibler les citoyens, dans le contexte de l’agression massive contre notre peuple et du génocide continu à Ghaza».
Ghaza : la municipalité met en garde contre une catastrophe environnementale
La municipalité de Ghaza a mis en garde hier contre une catastrophe environnementale alors que l’occupation sioniste détruit délibérément les réseaux d’eau et d’assainissement. Le porte-parole de la municipalité de Ghaza, Hosni Muhanna, cité par des médias, a déclaré que l’occupation «a délibérément détruit des routes, des parcs, des jardins publics, des places, des puits d’eau et des lignes de transmission dans le but d’infliger la soif aux Palestiniens et de les priver d’eau». «Le nombre de puits détruits par l’occupation à l’intérieur de la ville de Ghaza a atteint 42 puits, et dont certains ne peuvent pas être entretenus actuellement en raison du manque d’équipements nécessaires à la lumière du ciblage délibéré du Département central d’entretien de la municipalité de Ghaza», a ajouté Muhanna. Ce dernier a expliqué que l’occupation sioniste «a détruit 520 vannes par lesquelles les équipes de la municipalité contrôlent le processus de distribution de l’eau, et mis hors service l’usine de dessalement de l’eau dans le nord de Ghaza, perturbant ainsi toutes les sources d’approvisionnement en eau de la ville». Muhanna a souligné que la crise de l’eau a forcé les Palestiniens à parcourir de longues distances et à faire la queue pour satisfaire un besoin aussi fondamental qu’avec un nombre limité de litres d’eau. Il a décrit la crise des eaux usées comme «compliquée» en raison, selon lui, de la destruction délibérée des infrastructures par l’occupation, interrompant le processus de transport vers les stations d’épuration, car deux pompes principales ont été complètement détruites et six autres partiellement détruites, «ce qui a provoqué la propagation d’eau polluée dans les rues de la ville». Le porte-parole de la municipalité de Ghaza a averti que la poursuite de cette situation constitue «une bombe à retardement» qui menace la santé et l’environnement, ajoutant que cela se reflète dans le nombre croissant de Palestiniens touchés par des maladies infectieuses.