Agression de l’enclave palestinienne : La souffrance des enfants est «au-delà de ce que l’on peut imaginer»

10/08/2024 mis à jour: 03:52
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Les enfants ghazaouis souffrent au-delà de l'entendement d'une guerre génocidaire

Les agences humanitaires des Nations unies font état, jeudi, d’un niveau élevé de détresse, d’agonie et de souffrance des enfants dans les hôpitaux de Ghaza, notamment au nord de l’enclave palestinienne, soumise depuis 10 mois à une sauvage agression sioniste. 

Dans un entretien accordé au site ONU Info, un porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) , cité par l’APS, décrit l'ampleur des destructions, des souffrances et des déplacements, qui va bien «au-delà de ce que l'on peut imaginer en regardant un écran de télévision ou n'importe quelle plateforme numérique». «La situation générale à Ghaza est horrible et vraiment frappante. Cela semble surréaliste. C’est vraiment hors du commun», a décrit, depuis Deir El Balah, Salim Oweis, le porte-parole de l’Unicef, en mission dans l’enclave depuis une semaine. Dans les hôpitaux, comme Al Aqsa ou le complexe Nasser, Salim Oweis décrit «un autre niveau d'agonie et de souffrance des enfants, de leurs parents et de leurs familles». Derrière ces images alarmantes et ce sombre tableau décrit quotidiennement, le constat semble identique dans toute l’enclave, avec une surpopulation de déplacés dans des sites et de patients dans les hôpitaux. 

Dans ces infrastructures médicales, «les enfants sont partout avec des blessures, plusieurs types de maladies, des maladies chroniques, notamment le cancer ainsi que d’autres cas vraiment compliqués nécessitant des soins spécialisés qui ne sont pas disponibles dans les hôpitaux de Ghaza. Vous pouvez voir des enfants et leurs familles en train d’être traités dans les couloirs, en train d’attendre dans les couloirs», a détaillé M. Oweis. De son côté, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) indique que les frappes contre Ghaza et les ordres d’évacuation récurrents entraînent un cycle de déplacements apparemment sans fin et rendent de plus en plus difficile l’accès des populations à l’aide humanitaire dont elles ont besoin pour survivre après 10 mois de guerre. 


 «Désescalade immédiate»

Pour ne citer qu’un exemple : lorsque des enfants souffrant de malnutrition sont soudainement contraints de fuir, il est extrêmement difficile pour les partenaires humanitaires de surveiller et d’assurer un suivi avec les services nécessaires et pour les familles déplacées de transporter les fournitures de prévention et de traitement de la malnutrition dont elles ont besoin. En écho à cette inquiétude soulevée par l’OCHA, la cheffe du bureau de l’Unicef au Moyen-Orient a appelé, jeudi, à une «désescalade immédiate» pour «préserver la vie et le bien-être des enfants» de cette région. L’Unicef a prévenu que si la violence s’intensifiait, «la situation des enfants risquait de s’aggraver considérablement». 

Toute escalade de la violence dans la région aura de graves conséquences humanitaires, mettant en danger la vie et le bien-être de nombreux autres enfants. Elle aura également des effets durables sur les perspectives de paix et de stabilité au Moyen-Orient. Par ailleurs, afin de soutenir les efforts mondiaux visant à offrir aux filles et aux garçons un accès à une éducation de qualité et à des services de santé mentale, le Fonds onusien pour l’éducation dans les situations d’urgence et de crise prolongée (Education sans délai) a annoncé jeudi l’octroi d’une subvention d’un montant de 2 millions de dollars. Le financement total d’Education sans délai dans l’Etat de Palestine s’élève désormais à 36 millions de dollars. Selon ce Fonds onusien, les 2,2 millions de Palestiniens de Ghaza sont confrontés à une catastrophe humanitaire «monumentale» et à «des conditions inhumaines». Ils subissent une violence inouïe dans les temps modernes, la famine et la maladie. Des rapports des Nations unies font état de graves violations des droits humains et du droit humanitaire à l’encontre des enfants, qui sont monnaie courante à Ghaza.  «A l’heure actuelle, la bande de Ghaza est l’endroit le plus dangereux au monde pour les enfants», selon l’Unicef.  R. P.
 

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