Affaissements répétitifs au boulevard Seddik Benyahia de Annaba : Un chantier immobilier pointé du doigt

14/12/2024 mis à jour: 07:57
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Les servitudes (gaz, eau et électricité) déterrées sont suspendues dans le vide (Photo : El Watan)

Le boulevard Seddik Benyahia, artère vitale reliant la cité Oued Kouba à la Corniche d’Annaba, a été, dans la nuit de jeudi à vendredi, le théâtre d’un spectaculaire affaissement de la chaussée. 

L’incident, survenu à moins de 5 mètres d’un chantier immobilier (R+14 avec 4 sous-sols), a provoqué panique et indignation parmi les habitants et les usagers de la route. 

En effet, les servitudes vitales (gaz, eau et électricité) ont été déterrées, suspendues dans le vide, augmentant les risques d’une catastrophe. Face à cette situation critique, des habitants en colère ont bloqué la route dans les deux sens, dénonçant le danger imminent. 

Les forces de l’ordre sont intervenues pour sécuriser les lieux avec la fermeture complète du boulevard, paralysant ainsi l’accès à la Corniche via cette voie très fréquentée. Selon les riverains, l’affaissement était prévisible. Dès mardi, des fissures étaient apparues sur une longueur de plus de 20 mètres, signalant une instabilité alarmante de la chaussée récemment bitumée. 

«Ces fissures se sont rapidement transformées en un glissement important. Nous avons toujours dénoncé ce projet immobilier, installé malgré nos protestations, sur un site sensible à l’entrée de notre cité», témoignent des habitants de la cité Oued Kouba. 

Ces fissures, attribuées aux travaux de creusement en profondeur sur le chantier voisin, laissent craindre un effondrement total. L’incident a également touché une zone proche du CEM Babou Chérif, fréquenté  par des centaines d’élèves et leurs parents. «La sécurité de nos enfants est en péril. Nous exigeons une intervention immédiate», alerte une mère de famille.

Ce glissement s’ajoute à une liste déjà longue d’incidents similaires survenus dans la wilaya. Les affaissements de chaussées provoqués par des constructions non conformes ou des études défaillantes sont devenus monnaie courante. Parmi les précédents notables figurent l’effondrement en pleine saison estivale sur la Corniche d’Annaba, ou encore les affaissements enregistrés devant le tribunal administratif et dans la cité Sidi Aissa, au pied du mont Edough. 

Ces récits récurrents mettent en lumière un laxisme administratif préoccupant et soulèvent des questions sur le contrôle des chantiers dans une région en pleine expansion urbaine. Les riverains appellent le wali, Abdelkader Djellaoui, à agir pour identifier les responsables et imposer des sanctions exemplaires. «Nous ne pouvons attendre une tragédie pour réagir. La zone doit être sécurisée immédiatement, d’autant que le chantier présente une profondeur de près de 10 mètres», insistent-ils. 

Ce nouvel incident souligne la nécessité d’un contrôle rigoureux des projets immobiliers et d’une meilleure coordination entre les autorités locales et les promoteurs. La sécurité des infrastructures et des citoyens doit primer sur les intérêts économiques. En attendant une réaction officielle, l’inquiétude grandit parmi les riverains, tandis que les fissures et l’instabilité continuent de s’aggraver.      


BLACK OUT DANS PLUSIEURS CITES

Suite aux dommages graves causés au réseau électrique de moyenne tension (MT), touchant plusieurs quartiers, dont la Corniche, Sidi Aïssa, le Village canadien de la Baie des corailleurs et la cité Plaisance, la direction de distribution de l’électricité  et du gaz d’Annaba (Sonelgaz) a diffusé un communiqué dans lequel il et mentinné: «quatre départs électriques ont été gravement endommagés après avoir été ensevelis sous terre en raison des mouvements de terrain provoqués par le chantier incriminé». 

Malgré l’urgence de la situation, les services techniques de Sonelgaz sont intervenus rapidement pour rétablir temporairement l’alimentation électrique via des réseaux de secours. «Toutefois, des dégâts considérables ont été signalés au centre de distribution de Oued El Kouba (MT/MT), dont l’achèvement des travaux et la mise en service n’ont été effectués qu’à la fin du mois de septembre 2024» lit-on dans le même document. La direction a également annoncé qu’ : «une étude est en cours pour évaluer des solutions à long terme, notamment la mise en place de nouveaux itinéraires sécurisés pour les câbles. 

Des inspections approfondies sont menées pour garantir que des incidents similaires ne se reproduisent pas». Sonelgaz prévient par ailleurs que : «En dépit des efforts déployés pour minimiser les perturbations, les habitants des zones concernées pourraient connaître des interruptions intermittentes jusqu’à ce que les réparations soient finalisées».

 Cet incident majeur met en lumière l’absence de sécurisation des chantiers immobiliers dans la wilaya et les insuffisances constatées dans le suivi des études architecturales dont les conséquences affectent gravement les infrastructures vitales et la qualité de vie des citoyens.

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