Sale temps pour la fédération. Ce qui est communément appelé «l’affaire Hamoum-Bichari» va lui pourrir l’existence et renvoyer d’elle l’image d’une association en état de délabrement avancé dans ce qui est son talon d’Achille depuis longtemps, à savoir les textes et la réglementation qu’elle maîtrise peu, pour ne pas dire du tout.
Le pavé dans la mare qu’a jeté l’ancien président de la commission fédérale des arbitres (CFA), Khelil Hamoum, va mettre à nu l’incapacité de la fédération à prendre en charge le problème créé par les déclarations, en public, de l’intéressé. Ici et là est évoquée la prise en charge de cette affaire par la commission d’éthique de la FAF.
Dans les faits, cela ne pourra pas se faire parce que, tout simplement, tous les organes juridictionnels qui fonctionnent depuis des années n’ont pas d’existence légale. Ils activent hors du cadre de la loi. Le principe cardinal de leur existence est basé sur leur indépendance totale vis-à-vis de tous les acteurs et instances du football. Depuis plus de six ans, les organes juridictionnels siègent, rendent des décisions sans avoir une existence légale qui leur soit donnée par leur élection pour un mandat de quatre ans, renouvelable trois fois, par l’Assemblée générale.
Cela n’a jamais été fait et les responsables de la fédération se sont accommodés de la situation au mépris des statuts de la FIFA (article 52, les organes juridictionnels) et des règles du code de l’éthique. Sur ce chapitre, la fédération a toujours nagé dans l’illégalité absolue. Les statuts de la FIFA, en la matière, indiquent clairement que les membres des organes juridictionnels doivent être impérativement élus par l’Assemblée générale de l’association. Cela n’a jamais été fait par la Fédération algérienne.
Les officiels de la fédération qui étaient présents lorsque les graves accusations ont été proférées contre le vice-président de la CFA, Mohamed Bichari, lui aussi officiel de la fédération, qui ne se sont pas conformés au devoir de signalement, c’est-à-dire porter à la connaissance, par écrit, au président et au secrétaire général de la FAF les propos entendus, éviteront les sanctions prévues en la matière en faisant valoir l’illégalité de l’organe juridictionnel (commission de l’éthique) chargé de statuer sur l’affaire.
En matière de respect et d’application des textes, la fédération est un gruyère. Voilà ce qu’il en coûte lorsque les hommes en responsabilité ne maîtrisent que dalle de la réglementation.
Donc pour que la commission d’éthique puisse traiter sainement et légalement le lourd dossier déposé sur le bureau de la fédération, il faudra préalablement se mettre en conformité avec les statuts. Chose que, malheureusement, la fédération n’a pas faite. Alors, vogue la galère !