Afak Relizane (Football féminin) : Rachida Benalou, un exemple de réussite

09/03/2024 mis à jour: 01:04
APS
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Réputé pour être un créneau généralement réservé aux hommes, la gestion des clubs de football en Algérie commence de plus en plus à être investi par les femmes, avec en prime des performances de taille dans les épreuves de l’élite féminine, comme c’est le cas de la présidente de l’Afak Relizane, le champion sortant de la division une. Rachida Benalou (39 ans), puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a le «foot» dans le sang. Quand elle avait 13 ans, elle monnayait déjà son talent avec les seniors de l’équipe de ses premières amours, l’Afak Relizane, un club fondé en 1995. «Je me souviens que j’étais une passionnée de football, depuis que j’étais gamine. 

En 2001, quand j’avais 13 ans, je m’entrainais déjà avec l’équipe séniors de l’Afak. A cette période-là, il n’y avait qu’une seule catégorie dans le football féminin, celle des seniors», a indiqué à l’APS l’actuelle première responsable de la meilleure formation du football féminin en Algérie, ces dernières années.

Après une carrière bien remplie, au cours de laquelle elle a remporté des titres nationaux et des trophées maghrébins avec l’Afak, Rachida Benalou a été contrainte de mettre un terme à sa carrière de joueuse. En cause, une méchante blessure l’ayant obligée à quitter le rectangle vert, mais pas le monde du football. «J’étais déjà joueuse quand j’avais pris la présidence de l’Afak en 2016. Certes, j’aurais souhaité rester sur les terrains pour d’autres années, mais ma blessure m’a contrainte à raccrocher les crampons. Ce fut un moment difficile pour moi, mais le fait de rester dans le monde du football en tant que dirigeante, m’a quelque peu réconfortée», a-t-elle expliqué.
 

Un palmarès bien riche

Cette ex-footballeuse, qui avait aussi connu quelques sélections en équipe nationale, s’est alors totalement investie dans sa seule mission qui lui restait avec les filles de Mina. Elle tenait tant à ce que son club maintienne le cap et poursuit sa domination sur la scène footballistique nationale, et surtout le faire encore grandir. Une mission très bien accomplie, puisque les filles de l’Afak ont réussi, la saison passée, à garder leur titre de championnes d’Algérie pour le quatrième exercice de rang, portant à 11 leur nombre de leurs trophées dans cette compétition. Les filles de Benalou sont même passées à côté d’un doublé, puisqu’elles étaient éliminées dans le dernier carré de la coupe d’Algérie où elles comptabilisent pas moins de six titres. 

En revanche, l’épreuve populaire à souri aux équipes des jeunes catégories (U 20 et U 17), qui ont réussi à soulever les trophées de leurs compétitions respectives, et garnir davantage une armoire du club déjà bien embellie de titres. En fait, c’est cette réussite qui pousse la présidente de l’Afak à résister encore et ne pas jeter l’éponge, déplorant les conditions difficiles dans lesquelles elle gère son club «dépourvu des moyens financiers nécessaires pour faire face aux différents challenges», selon ses dires. «Ce sont ces problèmes financiers qui ne me permettent pas de garder mes meilleures joueuses, durant chaque intersaison. Rien d’ailleurs que pour l’été dernier, j’ai enregistré le départ d’une dizaine de joueuses vers d’autres horizons. Franchement, je ne leur en veux pas, vu que notre trésorerie est incapable de leurs assurer leurs salaires», a-t-elle encore indiqué.
 

La formation n’est pas un vain mot

Et si une joueuse a choisi de tenter une expérience du côté du championnat saoudien, ses autres camarades n’ont pas hésité à répondre favorablement aux sollicitations de gros bras du championnat algérien après avoir créé leurs équipes féminines de football, l’été passé, en application du cahier des charges du football professionnel. «Comme les clubs en question sont affiliés à des entreprises économiques aisées, à l’image du CR Belouizdad, du CS Constantine et du MC Alger, leurs dirigeants sont venus faire leur marché chez nous, en s’offrant facilement les services des joueuses que nous avons formées», déplore la présidente de l’Afak.

Les départs massifs enregistrés chaque intersaison sont d’ailleurs pour quelque chose dans les échecs du champion d’Algérie, au cours des trois précédents exercices, dans les tournois maghrébins qualificatifs à la Ligue des champions africaine, se justifie Mme Benalou, qui caresse toujours l’espoir de participer à cette prestigieuse épreuve des clubs du football féminin continental. 

En attendant, l’Afak - poursuit sa présidente - reste fidèle à sa politique de formation. C’est dans ce cadre que s’inscrit le projet de réalisation d’une académie de football, la première du genre en Algérie, «un projet qui, malheureusement, est actuellement gelé après avoir atteint un taux de réalisation estimé à 70%», a-t-elle informé.

Se félicitant du contrat de sponsoring qu’elle vient de signer avec un opérateur privé de téléphonie mobile pour une valeur d’un million de dinars, la même interlocutrice en a profité pour adresser un appel aux autorités locales et les opérateurs économiques de la ville pour aider la direction de l’Afak à achever le projet en question «dans l’intérêt du football féminin», a-t-elle insisté.

 

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