Quand un ministre opte pour une décision qu’il formule sous forme d ‘instruction et quand cette même instruction ne trouve pas preneur du côté des responsables sectoriels concernés, c’est tout un mode de fonctionnement qui est présenté en échantillon.
Annoncé comme mesure d’urgence pour remédier à la crise d’alimentation en eau potable qui sévit dans certaines régions de la wilaya de Souk-Ahras, le transfert de 10.000 m3 depuis le barrage de Beni-Haroun via la wilaya d’Oum-El-Bouaghi, n’a pas été de rigueur notamment pour la commune de Sédrata. La grogne perceptible cet été au niveau de cette circonscription n’a pas inspiré les contre-décideurs.
De fait, seules les communes de Zouabi et Bir Bouhouch ont été alimentées à raison de 1000 m3 chacune au moment où Sédrata, qui affiche un besoin oscillant entre 6.000 m3 et 8000 m3, a été rationnée à 2.500 m3. Lors de la dernière rencontre de l’exécutif de la wilaya, Bouacha Benouareth, le directeur des ressources en eau a expliqué avec chiffres et détails les conséquences de la faible pluviométrie sur l’AEP à travers la wilaya.
«Au lieu des 76 millions m3, le barrage de Ain Dalia n’assure que 9 millions m3 et les autres sources et les puits en son affectés», a-t-il indiqué tout en évoquant au passage l’alimentation des trois communes précitées où le cas de Sédrata a été pris en compte de manière peu rassurante, a-t-on conclu après la lecture du bilan de ladite direction. Un responsable au fait du dossier de la gestion de l’eau a déclaré ceci: «L’Etat prévoit dans sa gestion future des ressources hydriques; des programmes à moyen et long termes où l’application rigoureuse des consignes, la célérité dans la prise en charge des besoins du citoyen et la parfaite maitrise du schéma-cadre de toutes les situations doivent impérativement prévaloir.
Les volets exploitation et distribution sont à repenser sous peine de continuer à bouder le bleu du ciel et mettre sur le compte de la faible pluviométrie le manque de coordination entre unités relevant d’une même zone et les projets porteurs d’espoir dont ceux du plan d’urgence de l’année 2018». La crise a été surmontée grâce aux efforts des autorités locales et au sens aigu de citoyenneté constaté auprès de la population de Sédrata. Tirer des enseignements et réajuster le circuit hiérarchique ne seront pas blasphématoire.