Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a souligné, dans un communiqué, «le respect par les commerçants et les opérateurs économiques du dispositif de permanence, lors du premier jour de l'Aïd El Fitr, dans le but de satisfaire les besoins des consommateurs».
Citant des chiffres pour appuyer son analyse, il a mis en exergue le fait que 50 724 commerçants ont respecté, vendredi, le dispositif de permanence, en exerçant leur activité commerciale, ce qui a permis aux citoyens «d'acheter les produits dont ils ont besoin, notamment les produits de large consommation, à travers l'ensemble du territoire national». Cependant, il y a ceux qui continuent à défier l’autorité de l’Etat, au nombre de 93 commerçants, qui n'ont pas respecté ce dispositif au niveau national. Le ministère a également rappelé à l'ensemble des commerçants et opérateurs économiques «l'impératif de reprendre normalement leur activité commerciale à partir du dimanche 23 avril 2023».
Afin de faire respecter le programme de permanence, pas moins de 2407 agents de contrôle ont été mobilisés à travers tout le territoire national. A Béjaïa, la majorité des commerçants ont respecté cette consigne craignant d’éventuelles sanctions. Les supérettes, grandes surfaces commerciales et restaurants ont ouvert dans l’ensemble. Mais l’activité dominante a été celle des barbecues !
Ceux qui ne respectent pas le dispositif de permanence mis en place encourent des sanctions allant d’une amende de 30 000 à 200 000 DA. Le non-respect de ce dispositif pourrait même entraîner la fermeture de 30 jours des magasins. Par ailleurs, les directions du commerce et de la promotion des exportations des wilayas d’Oum El Bouaghi, Biskra, Tébessa, Constantine, Khenchela et d’Ouled Djellal ont enregistré un taux de suivi de la permanence de 99,94%. Cette année, la permanence «concerne aussi la mobilisation des vulcanisateurs et des mécaniciens ambulants pour apporter assistance aux citoyens».
Les autorités ont décidé cette année de hausser le ton et d’appliquer la loi dans toute sa rigueur, après les mauvaises expériences des années antérieures. Plusieurs villes et particulièrement la capitale offraient le décor de «villes mortes» ou, ironisent d’autres, de «villes fantômes» où il était très difficile aux citoyens de s’approvisionner en denrées alimentaires, y compris en produits de première nécessité, comme le lait ou le pain, mais aussi de se déplacer par manque de moyens de transport (bus, taxis).
Situation jugée inadmissible par le ministère du Commerce qui met ainsi les contrevenants face à leurs responsabilités. Dans ce contexte, Tayeb Zitouni, ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, ne fait pas dans la nuance : «La reprise des activités ne signifie pas se contenter d’ouvrir les commerces, mais qu’il incombe aux commerçants de fournir les produits de consommation nécessaires aux citoyens.»
A ce titre, le ministre a appelé à «la prise de toutes les mesures nécessaires et au renforcement du contrôle afin d’éviter toute perturbation dans l’approvisionnement pendant les deux jours de l’Aïd El Fitr, qui coïncide avec le week-end, et les jours qui suivent, et ce, en coordination avec toutes les parties concernées de façon directe au niveau local». L’Etat met ainsi toute sa crédibilité dans la balance.
Le ministre du Commerce regrette que «certains commerçants ne comprennent pas l’importance de la responsabilité sociale qui leur incombe».