La police norvégienne a arrêté 12 militants qui bloquaient l’entrée du ministère des Finances à Oslo dans le cadre d’une campagne appuyée par Greta Thunberg pour obtenir la démolition d’éoliennes déclarées illégales, a constaté l’AFP. Protestant contre le maintien en exploitation, malgré une décision de justice défavorable, de turbines sur des terres utilisées pour l’élevage de rennes, les activistes samis (anciennement appelés lapons) en costume traditionnel ont été soulevés un à un et sans violences par des policiers et emmenés dans un fourgon. Autour d’eux, d’autres militants entonnaient des joïks, chant ancestral de cette population autochtone du Grand Nord, ou les trois lettres C.S.V., une abréviation qui, dans leur langue, signifie «montrez l’esprit sami». Les militants emmenés par la police s’étaient enchaînés dans la matinée devant une porte du ministère des Finances dans le cadre d’une campagne visant à «fermer l’État» aussi longtemps que les éoliennes restent debout. «Ce sont des personnes qui ont à de multiples reprises ignorées les ordres de la police et notre réaction devient progressivement plus stricte», a déclaré à l’AFP le responsable des opérations de la police d’Oslo, Tor Gulbrandsen, pour expliquer ces arrestations. Jusqu’à présent, la police s’était largement contentée de déloger de force les protestataires sans procéder à des arrestations. Les personnes emmenées de force jeudi sont passibles d’amende. En octobre 2021, la Cour suprême norvégienne avait conclu que deux parcs d’éoliennes à Fosen (ouest) bafouaient le droit de familles samies à pratiquer leur culture, à savoir l’élevage de rennes, en violation d’un texte de l’ONU relatif aux droits civils et politiques, et que les autorisations accordées n’étaient donc pas valides.