Le Parlement albanais a approuvé jeudi définitivement l'accord migratoire avec l'Italie, ouvrant ainsi la voie à la construction de deux centres d'accueil pour les migrants secourus dans les eaux italiennes.
Selon cet accord, l'Albanie pourra héberger environ 3 000 personnes à la fois dans ces centres, qui seront financés par l'Italie. L'un servira à l'enregistrement des demandeurs d'asile, tandis que l'autre abritera les migrants en attente d'une réponse à leur demande.
Le texte a été voté par 77 députés sur les 140 du Parlement albanais. Ces deux centres seront gérés par Rome sur le territoire albanais, bien que l'Albanie ne fasse pas partie de l'Union européenne (UE) mais aspire à y adhérer. La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, avait mentionné lundi que jusqu'à 36 000 migrants par an pourraient transiter par les camps albanais, mais la réalisation de cet objectif dépendrait de la rapidité avec laquelle l'Italie pourrait traiter les demandes d'asile.
L'opposition albanaise considère cet accord comme une renonciation à la souveraineté territoriale, tandis que la droite accuse le gouvernement socialiste d'Edi Rama de compromettre la sécurité nationale. Les coûts de construction des centres, des infrastructures nécessaires à leur fonctionnement, de la sécurité et des soins médicaux aux demandeurs d'asile seront entièrement couverts par la partie italienne, selon les autorités albanaises.
Les autorités italiennes seront responsables du maintien de l'ordre dans les centres, tandis que la police albanaise assurera cette responsabilité à l'extérieur et lors du transport des migrants d'une zone à une autre. Les camps seront placés sous la juridiction italienne et devraient ouvrir au printemps 2024, avec un coût estimé entre 650 et 750 millions d'euros sur cinq ans. En 2023, près de 158 000 migrants sont arrivés en Italie, comparativement à environ 105 000 en 2022.