Cette surcharge excessive et incontrôlée affecte directement le système de freinage des camions, rendant ces véhicules particulièrement dangereux sur les pentes et augmentant le risque de défaillances techniques.
L’autoroute Est-Ouest, colonne vertébrale du réseau routier national, est décidément une voie de communication difficile et même dangereuse pour le transport des biens et des personnes à travers le pays. Cependant, certains tronçons, comme la section Bouira-Lakhdaria, plus précisément la descente de Djebahia, longue de trois kilomètres, sont devenus tristement célèbres, et ce, en raison du nombre élevé d’accidents de la route. Au cours des huit derniers mois, 47 accidents ont été enregistrés sur cette seule section, causant la mort de 11 personnes et en blessant 64 autres, a souligné la Protection civile.
L’une des causes principales identifiées lors de la réunion de coordination, tenue dimanche dernier au siège de la direction des travaux publics de la wilaya de Bouira, regroupant les services de sécurité, de la Protection civile, des travaux publics, de l’Agence nationale des autoroutes (ANA), est la surcharge des véhicules poids lourds. Cette surcharge excessive et incontrôlée affecte directement le système de freinage des camions, rendant ces véhicules particulièrement dangereux sur les pentes et augmentant le risque de défaillances techniques.
De plus, la surcharge contribue à la détérioration rapide des chaussées et des joints de pont, créant des conditions de conduite dangereuses pour tous les usagers. Malgré la réglementation en place, le manque de contrôle efficace sur le respect des limites de charge pour les poids lourds reste un problème majeur.
Les contrôles sporadiques et le manque de moyens dédiés à cette tâche ont permis à de nombreux conducteurs de poids lourds de circuler sans respecter les limites légales, mettant en danger leur propre vie et celle des autres usagers de la route.
Il est également crucial de souligner que la négligence de certains conducteurs, qui ignorent les panneaux de signalisation et les limitations de vitesse, contribue aussi à cette situation alarmante.
«Les dépassements dangereux et les manœuvres imprudentes ajoutent au risque d’accidents graves, non seulement pour les poids lourds eux-mêmes mais aussi pour les véhicules légers partageant la route.
Cette irresponsabilité routière, combinée à la surcharge des camions, crée une situation où chaque trajet sur la pente de Djebahia peut devenir un parcours périlleux», ont souligné les intervenants. L’objectif de la réunion était de discuter des solutions possibles pour réduire le nombre d’accidents et améliorer la sécurité sur la pente de Djebahia.
Parmi les mesures préconisées, l’accent a été mis sur le respect strict des limites de vitesse, la vérification régulière de la conformité des camions aux normes de charge et l’amélioration des infrastructures routières pour qu’elles puissent supporter le trafic intense, estimé à 73 000 véhicules par jour, dont 19,4% sont des poids lourds.
La lutte contre la surcharge des camions doit être intensifiée, avec des contrôles plus fréquents et des sanctions dissuasives pour les contrevenants. En outre, les campagnes de sensibilisation auprès des conducteurs doivent être renforcées pour inculquer une culture de la sécurité routière.
Le bilan alarmant des accidents survenus sur la pente de Djebahia est un appel à l’action pour les autorités, les transporteurs et tous les usagers de la route. La sécurité routière est une responsabilité collective, et il est impératif de prendre des mesures concrètes pour mettre fin à cette hécatombe routière.