La fondation culturelle Ahmed et Rabah Asselah accueille jusqu’au 17 août une exposition de peinture intitulée «Visagisme» signée par l’artiste peintre Abderrahmane Bekhti.
Artiste peintre infatigable et habitué aux expositions de peinture, l’artiste peintre Abderrahmane Bekhti dévoile une nouvelle collection de peinture, agrémentée d’anciens tableaux de ces deux précédentes expositions, à savoir «mysticisme» et «romantisme». En effet, il propose 31 tableaux aux dimensions variées avec un dénominateur commun : celui de s’attarder avec minutie sur des portraits de femmes à la beauté et à la grâce certaines. Il scrute avec magie des traits parfaits avec des sourcils sur mesure adaptés à la morphologie du visage. La personne est admiration devant ce nombre de visages aux expressions différentes.
Dès lors, il est embarqué dans un monde onirique où la réflexion dérive vers un questionnement certain et un bien-être à la fois. Il faut dire que la femme a toujours occupé une place de choix dans la peinture d’Abderrahmane Bekhti. A travers cette représentation féminine, l’artiste peintre fait un clin d’œil en rendant hommage à la femme plurielle : la mère, l’épouse, les proches ou encore la mère patrie. La peinture d’Abderrahmane Bekhti est une oscillation parfaite entre l’expressionnisme et le surréalisme, privilégiant, toutefois, le subjectivisme. Pour lui, le visage n’est autre que le miroir de l’âme. Toujours selon lui, l’observation d’un visage se dégage un masque, cachant parfois, des choses contradictoires. «Un sourire peut cacher une tristesse ou bien un regard figé peut contenir de grandes joies», a-t-il signifié lors du vernissage de son exposition de peinture.
Les sublimes portraits parlants de femmes sont réalisés avec art et manière à l’encre de chine, à la peinture et à la gouache. Avec un doigté irréprochable, l’artiste aime approcher la réalité des visages et capter l’expression des regards tantôt joyeux, tantôt mélancoliques.
Dans une démarche artistique des plus philosophiques, il aime aussi souvent convoquer dans sa peinture le subconscient, et ce, à travers la méditation. Preuve en est avec cette œuvre intitulée Vivre, c’est rêver ou encore cette représentation dans un autre tableau d’une femme allongée avec au-dessus de sa tête deux strates longitudinales superposées, représentant une cité surélevée d’un grand poisson.
De son point de vue, le surréalisme est l’affranchissement du subconscient. «Nos frustrations, rêves et joies enfouis au plus profond de notre âme et de notre mémoire ressortent parfois à travers le poète et l’artiste. Il n’y a pas de hasard dans la peinture, tout est prémédité avec une certaine spontanéité qui est l’essence de l’art», dit-il. La plupart des portraits de ces femmes évoluent dans un espace tapissé de feuilles automnales volantes, des gravures rupestres, une gazelle ou encore un mausolée.
Des symboles que l’artiste use avec modération dans ses œuvres. Autodidacte par excellence, Abderrahmane Bekhti excelle également dans l’art des petits points à l’encre de chine. Le rendu est des plus époustouflants avec cette osmose entre la peinture et les pointillés. Il est à noter qu’Abderrahmane Bekhti est né en 1959 à Cherchell à Tipasa. Il a participé à une vingtaine d’expositions collectives et individuelles depuis les années 1980. Nacima Chabani