La 13e édition du Festival international de la musique symphonique ouvrira ses portes ce soir, à partir de 18h30, à l’Opéra Boualem Bessaïh, à Alger. Dans cet entretien, le commissaire du festival, Abdelkader Bouazzara, nous en dit un peu plus sur cette manifestation culturelle et artistique.
- Le Festival international de la musique symphonique d’Alger est de retour au grand bonheur des mélomanes. Quelles sont les nouveautés de cette 13e édition ?
C’est avec beaucoup de fierté que nous annonçons le retour du Festival international de la musique symphonique avec la participation de 500 musiciens algériens et étrangers. Hormis l’Algérie, 13 autres pays sont conviés à cette manifestation culturelle.
Parmi les pays étrangers participants, citons la Syrie, la Tunisie, l’Égypte, l’Allemagne, la Russie, l’Italie, la France, la République tchèque, l’Angola, l’Autriche, le Mexique et le Venezuela. L’invité d’honneur n’est autre que la Chine pour la deuxième fois après l’édition mémorable de 2012. La Chine sera présente avec l’Orchestre symphonique de Sojo, dirigé par le célèbre maestro Chen Xieyang.
Agé de 85 ans, le chef d’orchestre chinois dirigera 80 musiciens lors de la soirée d’ouverture, en compagnie du maestro Lotfi Saïdi d’Algérie. Une moyenne de 100 musiciens, algériens et chinois, interpréteront des œuvres de Verdi, Bizet, Puccini et Mozart et Rosauro. Ils seront accompagnés par 40 choristes dirigés par Zohir Mazari. De plus, nous avons opté pour une décentralisation du festival dans certaines wilayas de l’Algérie. En effet, des spectacles seront à l’honneur à Tizi Ouzou, Oran et Béjaïa.
Preuve en est : Le Klenche-Quartet d’Allemagne, l’orchestre symphonique Simon Bolvar du Venezuela, l’Orchestre national syrien, le World Youth orchestra d’Italie et le trio Bahémo de Tchequie se déplaceront vers ces villes pour faire connaître leur musique et donner le meilleur d’eux-mêmes.
La 13e édition du Festival de musique symphonique d’Alger coïncide, cette année, avec la célébration de «la Journée mondiale du vivre ensemble».
La musique a toujours véhiculé la paix à travers les siècles. Cette édition 2024 sera - sans aucun doute - un événement important, célébrant la diversité et l’excellence de la musique symphonique internationale, d’autant que le 16 mai coïncide avec «la Journée mondiale du vivre ensemble». Les sons musicaux des 14 pays participants s’uniront pour donner leur juste mesure.
Quoi de mieux que la musique pour unir les peuples par son langage universel. En l’espace d’une semaine, Alger sera la capitale de la musique symphonique. Le festival connaît un véritable engouement du public. La musique est le langage universel de toute l’humanité.
Chaque année, le festival a pour tradition de rendre hommage à des figures marquantes de la musique symphonique .Qu’en est-il pour cette année ?
Nous rendrons hommage au peuple palestinien à travers un programme qui sera présenté par l’orchestre symphonique de l’Opéra, puisé dans la manifestation «Paix pour la Palestine», organisé le 20 janvier dernier à l’Opéra d’Alger. Nous rendrons également un hommage au regretté musicien et compositeur Abdelkrim Kara, décédé le 30 avril dernier.
De même que le chanteur du malouf algérien, Abbes Righi, qui sera à l’honneur à l’ouverture. Il va interpréter quelques morceaux de la musique malouf ave un orchestre de plus de 100 musiciens.
Le clou de ce rendez-vous musical, sans aucun doute, seront les étudiants de l’IRSM qui seront les invités d’honneur du festival. Comme nous n’avons pas pu cibler beaucoup de villes, nous avons convié environ 70 étudiants de Batna, Constantine, Oran et Jijel, ajoutés à ceux d’Alger. Ils assisteront aux conférences la journée et aux différents spectacles le soir.
Les master-class et les conférences ne seront pas en reste ?
Comme chaque année, nous proposerons des masters class en direction des élèves des écoles régionales de formation musicale et de l’Institut supérieur de musique. Ces master class seront animées par des spécialistes algériens et étrangers. Dans le registre des conférences, citons la participation des professeurs Mouloud Ounoughène et Amir Halim d’Algérie et de Samir Ferdjani de Tunisie,
Cette édition a-t-elle été facile à préparer, comparativement aux précédentes éditions ?
Chaque édition a sa spécificité et ses problématiques. C’est une édition qui a été préparé en un temps record. Sans prétention aucune, nous avons élaboré une programmation 2024 à la hauteur des attentes du public, sachant les défis et les ressources limitées auxquels nous avons été confrontés.
Pour rappel, le festival en question a accusé un retard de six mois -il devait se tenir initialement du 19 au 26 octobre 2023- dû aux circonstances liées à la situation à Ghaza. Nous avons pu préparer en un temps record le festival. La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a apporté tout son soutien pour la réussite de cette présente édition, sans compter l’aide précieuse du corps diplomatique accrédité en Algérie.
Qu’en est-il de la billetterie ?
Nous avons gardé la même billetterie, annoncée en octobre dernier, soit 800 DA le billet.
Quel regard portez-vous sur cette nouvelle génération de musiciens algériens, sachant que vous avez été pendant de longues années directeur de l’Institut national supérieur de musique d’Alger ?
Je dirai que je suis confiant et très optimiste sur cette nouvelle génération de musiciens algériens. Ils sont doués et armés de cette soif d’apprendre et de percer. Par ailleurs, nous sommes contents, car nous venons de créer le bac artistique.
Pour rappel, le lycée national des arts Ali Maâchi, sis dans la commune d’El Biar, a été inauguré en 2022. La création de cette filière tend à développer les talents artistiques des élèves et à leur inculquer une culture leur permettant de mieux appréhender les dimensions culturelle, historique et esthétique de la création artistique. Ce lycée national va aider la formation artistique. Je tiens à rendre hommage aux parents de ces élèves qui ont inscrits leurs enfants au niveau de ce lycée promoteur des arts.