Abdelhalim Touhami à la bibliothèque communale de Jijel : Un artiste raconte sa passion pour l’andalou et le chaâbi

29/03/2022 mis à jour: 03:52
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Abdelhalim Touhami à gauche honoré par l’association «Jijel antique»

La bibliothèque communale Salah Abdelbaki de Jijel a accueilli samedi l’artiste Abdelhalim Touhami, qui a brossé à l’occasion d’une rencontre organisée par l’association «Jijel antique», un aperçu sur les musiques andalouse et chaâbi dans l’antique Igilgili. 

Celui qui considère l’Andalou comme la mère des musiques, en se référant notamment au travail de Faouzi Saadallah, reviendra sur l’arrivée des Andalous au Maghreb, ramenant dans leurs escarcelles le système des noubas, suites de pièces vocales et instrumentales, développées par Zyriab et formeront les fondements de la musique andalouse qui se développeront par la suite dans les principales écoles que sont celle de la Sanaa d’Alger, gharnati de Tlemcen et Constantine avec le malouf.

 Il parlera ainsi des différents modes composant les noubas encore utilisés en Algérie. Il égrènera les noms des personnalités ayant excellé dans la musique andalouse de Mohamed Sfindja à Sadek Bejaoui en passant par Sebti, El Hadj Brahim et El Anka. Il arrivera naturellement à la naissance de la musique châabi qui a le plus influencé les musiciens de Jijel, bien avant la musique savante andalouse, qui s’est développée et connu un essor, par la suite, bien qu’elle soit arrivée en retard. 

Néanmoins, il rappellera l’existence d’une société musicale créée dans les années vingt du 20e siècle, par l’entremise entre autres de Abdelkrim Khellaf et Youcef Benyahia, ainsi que les soirées andalouses qui ont été animées à Jijel par Cheikh Larbi Bensari notamment une soirée de mariage chez les Chelgham, Mahieddine Bachtarzi et la troupe El Matroubia ou encore Sadek Bejaoui.

 Le chanteur qui a côtoyé des chouyoukh de la musique chaabi et andalouse, ne manquera pas de remarquer le penchant des musiciens de Jijel vers la musique algéroise en lieu et place de celle de Constantine (Malouf), plus proche. À ce propos, il fera le parallèle avec Mostaganem où le regard des musiciens est tourné vers Alger au lieu de Tlemcen. 

À l’échelle locale, il ne manquera pas de citer ceux qui ont voué leur vie à la musique chaâbi comme Hamlaoui Amira dit Tahar Rigada, Allaoua et Ferhat Fridja. Natif de Jijel en mai 1950, Abdelhalim Touhami, musicien et dessinateur, a passé 42 ans de sa vie dans le secteur de l’enseignement. 

Son penchant pour la musique le mènera vers l’Andalou et le chaâbi alors que ses dons pour le dessin lui donneront l’occasion d’illustrer en 1981 un livre d’anglais destiné aux lycéens de la1ère année secondaire. En 2015, le chanteur connu sur la scène jijelienne montrera aussi ses dons de parolier en publiant un recueil de qaçaïdes (poèmes) dans un ouvrage intitulé «Erramadaniate wa ikhwatouha». 

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