Abdelhak Benchikha. entraîneur de l’USM Alger : «On doit bien gérer la pression et l’euphorie»

03/06/2023 mis à jour: 04:42
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Abdelhak Benchikha. entraîneur de l’USM Alger
  • Coach, un mot sur le match aller et sur l’adversaire...

Le match aller était très difficile pour plusieurs paramètres, à savoir le long voyage et ses retombées sur le physique des joueurs et la nécessité de donner la priorité à la récupération comme première approche. Sans oublier qu’on avait joué dans un stade archi-comble et devant un public poussant son équipe, ajouté à tout cela le climat qui n’a pas été clément avec une pluie battante. Il faut dire qu’on a joué face à une bonne équipe animée d’une grande volonté pour gagner et qui renferme dans son effectif 9 joueurs étrangers du Congo, Mali, Burkina… et avec des attaquants très rapides. C’est une équipe qui excelle dans les contres et avec des joueurs qui savent jouer dans le dos des défenseurs. On a très bien géré le match et on ne voulait pas se contenter de rester en arrière. On est allé les chercher afin qu’ils ne puissent pas développer leur jeu, ce qui nous a permis de nous créer pas mal d’occasions, malheureusement mal exploitées. On a su gérer la seconde mi-temps et nos temps faibles.

  • L’USMA a posé un pied en finale après la victoire au match aller. Que craignez vous le plus : l’adversaire ou le trop-plein de confiance des joueurs et de l’environnement ? 

La logique veut que le fait de jouer chez nous devant notre public avec une avance d’une victoire ramenée de l’extérieur, qu’on a posé un demi-pied pour le sacre, mais le football a une autre logique tout à fait différente. Nous devons savoir de prime abord comment gérer le match, la pression et l’euphorie pour éviter de tomber dans le piège. Notre adversaire n’a rien à perdre et il jouera son va-tout, ce qui rend le match très difficile, d’où la décision d’éviter aux joueurs toute pression néfaste à leur mental, en optant pour le CTN de Sidi Moussa et les mettre dans une coquille.

  • De par votre appréciable expérience, vous devez vous méfier de l’euphorie qui entoure le match retour...

L’euphorie et le manque d’expérience  des joueurs nous a poussés à lancer un message aux familles et amis des joueurs de les laisser se concentrer. Je comprends parfaitement que l’USMA n’a jamais gagné un titre pareil, mais il faut gérer cette euphorie et calmer les ardeurs en appliquant une «optimal motivation». De ma part et avec l’assistance de mon staff, on fait tout pour arriver à asseoir ce mental.

  • Vous avez décidé de placer votre équipe dans une bulle pour bien préparer le match retour. êtes-vous satisfait des conditions dans lesquelles l’équipe s’est préparée ?

On ne parle que de ça dans nos séances vidéo, d’entraînement de théorie et on fait tout pour descendre de notre nuage après notre dernière victoire. Ça m’arrive de me disputer avec un joueur juste pour pousser les autres à rester concentrés. Je comprends qu’autant que des joueurs manquent d’expérience et qui n’ont pratiquement pas joué une finale en coupe d’Afrique à part 3 joueurs.

La finale n’est pas encore gagnée et les joueurs ne doivent pas jouer (dans leur tête) avant le coup d’envoi. Si on sera concentrés et bien préparés, surtout tactiquement, le match sera à notre portée, mais toute cette euphorie et l’environnement malsain créé par les réseaux sociaux affectent le moral. Au match retour, il ne faut pas laisser des espaces surtout à l’entame de nos attaques. 

Notre adversaire cherchent à exploiter les espaces, d’ailleurs il a réussi à marquer des buts dans chaque match joué à l’extérieur, tout simplement parce que c’est une équipe de contres qui laisse le ballon à l’adversaire mais qui procède par des contres très rapides en ciblant Mayele et Kissinga et Aziz dans le dos des défenseurs. Ils avaient gagné face au Club Africain à Tunis et gagné aussi face à Mazembé à l’extérieur et si on ne prend pas de précautions face à cette équipe, c’est qu’on n’a rien compris.

  • L’équipe est-elle capable de reproduire le niveau et la qualité de jeu de ses dernières sorties ?

Pourquoi pas. On a été au top dans tous les matchs joués au stade du 5 juillet. Nous aussi on ne pardonne à personne dans notre temple. On a développé de grands matchs tactiques, et j’insiste sur ce terme, face au FAR, à Mimosas et Al Akhdar, Lupopo et Gallants, on a gagné tous nos matchs au 5 Juillet et on n’a encaissé qu’un seul but dans 5 matchs. La rencontre face au FAR est le match référentiel, et on s’est dit qu’aucune équipe ne peut nous arrêter et c’est de là qu’on a appris que pour aller loin dans une compétition, il faut marquer. Nous sommes entrain de progresser sur le plan tactique, il y a aussi un très fort feeling entre moi et les joueurs. 
On essaie toujours de reproduire notre jeu, de travailler sur les côtés, d’appliquer les mécanismes de la possession, l’échelonnement, l’amplitude, le troisième homme. On s’efforce à diminuer le jeu en arrière avec le gardien de but. Tous ça ne vient pas en 5 minutes ni en un mois, mais avec le temps

  • On vous laisse le mot de la fin...

Merci de penser à moi (interview à la veille d’un match aussi important). Incha Allah ce samedi on gagne cette coupe d’Afrique. J’espère que le public sera patient avec nous comme il l’a si bien fait face au FAR et Mimosa et nous aider surtout dans les temps difficiles, là ou on aura le plus besoin lui et Incha Allah on offrira cette coupe à tout le peuple algérien.

Entretien réalisé par Yazid Ouahib

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