Je suis choqué d’apprendre l’arrestation et l’emprisonnement du journaliste d’Echorouk, Belkacem Houam, pour avoir publié une information.
Le gouvernement était en droit de démentir cette information dans les formes en usage dans tous les médias du monde moderne. La privation de liberté suite à la publication d’une information de pure nature commerciale est la preuve de la persistance de l’instrumentalisation politique de la justice qui est une pratique d’un autre âge qu’on croyait révolue.
Cela ne constitue pas un acte isolé, dans la mesure où elle fait suite à l’emprisonnement de deux journalistes de Liberté pour des motifs qui relèvent du harcèlement politique contre un quotidien contraint à la disparition. Le quotidien El Watan subit les mêmes pressions et pourrait à son tour disparaître d’un champ médiatique réduit à sa plus simple expression de porte-parole de la voix officielle sans impact réel sur une opinion publique avertie et plus mondialisée que ses dirigeants. Le pays se construit dans la pluralité, la justice et la liberté d’expression, garants de la dignité humaine. Notre gouvernement doit apprendre à accepter que la société lui exige de rendre des comptes au lieu d’exhiber un autoritarisme, expérimenté sans succès par les pouvoirs précédent».