La Chine est prête à mener des négociations avec les Etats-Unis à «tous les niveaux», a déclaré, hier, le vice-président chinois, cité par l’AFP, avant une rencontre prévue à San Francisco entre les présidents Xi Jinping et Joe Biden la semaine prochaine. Les récentes réunions à haut niveau entre des responsables chinois et américains ont envoyé des «signaux positifs», indiquant une amélioration des relations bilatérales, a relevé le vice-président chinois, Han Zheng, qui s’exprimait au Bloomberg New Economy Forum à Singapour.
«Nous sommes prêts à renforcer la communication et le dialogue avec les Etats-Unis à tous les niveaux, à faire progresser la coopération mutuellement bénéfique, à gérer correctement les différends et à relever conjointement les défis mondiaux», a déclaré Han Zheng. Les relations entre Washington et Pékin ont atteint l’un des points les plus bas ces dernières années sur de nombreux sujets, notamment le contrôle des exportations, les droits humains et la sécurité nationale.
Mais les deux pays semblent désireux de renouer le dialogue, avec l’envoi cette année par Washington de plusieurs hauts responsables à Pékin. Le président américain Joe Biden a dit qu’il prévoyait de rencontrer son homologue chinois Xi Jinping, en espérant «une conversation constructive», en marge du sommet de l’Apec (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique) qui se tiendra mi-novembre à San Francisco.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué, hier, que les deux dirigeants avaient convenu de se rencontrer. «Mais dans le même temps, la route vers San Francisco n’est pas lisse, et nous ne pouvons pas être sur autopilote», a nuancé le porte-parole du ministère, Wang Wenbin, au cours d’un point de presse. «Les deux parties doivent vraiment mettre en œuvre le consensus obtenu par les deux chefs d’Etat, éliminer les interférences et surmonter les obstacles, renforcer le consensus et accumuler des résultats», a-t-il déclaré, faisant allusion à une rencontre entre Xi Jinping et Joe Biden en Indonésie l’année dernière, en marge d’un sommet du G20. Han Zheng a répété, hier, à la suite de Xi Jinping que les relations entre Pékin et Washington étaient décisives pour «l’avenir de l’humanité». «Le monde est suffisamment grand pour que les deux pays puissent se développer et prospérer ensemble», a-t-il dit.
Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine a déclaré, hier, que la coopération militaire entre Moscou et Pékin est «de plus en plus importante» tout en assurant que les deux pays ne cherchaient pas à créer une alliance similaire à celles de la guerre froide. «Nos contacts dans le domaine militaire et techno-militaire deviennent de plus en plus importants », a affirmé Vladimir Poutine qui recevait, à Moscou, le général chinois Zhang Youxia, vice-président de la Commission militaire centrale.
«La Russie et la Chine ne construisent pas une alliance militaire à la façon de la guerre froide», a-t-il ajouté, comme une réponse directe aux craintes de l’Occident. Car la coopération évoquée par Vladimir Poutine est vue comme un signal d’alerte par les pays occidentaux qui veulent éviter que la Chine n’apporte un soutien de taille à la Russie dans son offensive en Ukraine. De son côté, le G7 a appelé, hier, Pékin à «ne pas aider» Moscou dans ce conflit.
Le président russe a, lui, estimé que l’Otan cherchait à «dépasser son cadre géographique » et que Washington tentait «de créer des nouvelles alliances» en Asie. «Nous voyons tout cela et, avec nos amis, nous réagissons calmement, de manière équilibrée, en renforçant nos capacités de défense», a-t-il dit.