À Montréal, les SDF durement touchés par Omicron… et par les mesures sanitaires

08/01/2022 mis à jour: 04:08
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A Montréal, le variant Omicron et les règles imposées aux centres d’hébergement sont une «catastrophe» pour les SDF, avertissent les associations. En plein hiver, le manque de ressources menace même la vie de certains d’entre eux.

«Nous allons vers une catastrophe humanitaire. Nous sommes au bord du gouffre et nous avons été pris par surprise. […] Beaucoup de gens risquent de décéder dehors cet hiver»,s’inquiète Michel Monette, directeur général de CARE Montréal, un important centre d’aide et de réinsertion pour les sans-abri dans la métropole.

La situation est plus que critique, puisque la multiplication des cas d’Omicron force les centres d’hébergement à travailler avec du personnel réduit, souvent de moitié, et ce, alors que le nombre de SDF ne cesse d’augmenter à Montréal. Au micro de Sputnik, Michel Monette dénonce «les angles morts» du gouvernement du Premier ministre québécois, François Legault, dans sa gestion de l’épidémie.

«Tout employé infecté doit rester chez lui et, chaque jour, j’ai quatre ou cinq employés déclarés positifs... Mon personnel tombe comme des mouches. Nous devons retirer des espaces et des lits. […] Chaque hiver, des itinérants meurent la nuit dehors à cause du froid. Les gouvernements savaient que la situation allait empirer depuis des mois, et ils n’ont rien fait pour corriger le tir», fustige le directeur général du centre CARE Montréal.

À Montréal durant l’hiver, depuis des dizaines d’années, les SDF ont l’habitude d’aller passer la nuit dans un centre d’hébergement, notamment parce que les risques de souffrir d’hypothermie sont très élevés par temps froid. En janvier, dans la métropole québécoise, la température moyenne minimale est de -12°C et le mercure ne dépasse pas les -5°C.

Entre le 26 décembre 2021 et le 1er janvier dernier, vingt-sept lieux d’hébergement de sans-logis, parmi lesquels le centre CARE, ont constitué autant de… foyers de contamination au variant Omicron.

Le manque de ressources était déjà criant avant la pandémie, souligne notre interlocuteur, et la crise sanitaire aurait multiplié les «nouveaux visages de l’itinérance»… Le gouvernement Legault prend des décisions pour la masse et ferme les yeux devant les dommages collatéraux. Les règles de distanciation ont privé les centres d’hébergement d’une grande quantité de places.

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