Après les emplettes du Ramadhan, le citoyen se trouve face aux achats de la fête de l’Aïd El Fitr. Il suffit de faire une petite virée dans certaines boutiques de la ville de Tébessa pour découvrir à quel point les prix des effets vestimentaires sont exorbitants cette année.
En dépit de cela une frénésie des achats bat son plein déjà. Il faut attendre une vingtaine de minutes seulement après l’heure du f’tour pour voir les rues et les artères de la ville de Tébessa bondées par une foule immense, bigarrée venue de quatre coins de la wilaya. Tous les magasins de prêt-à-porter et les grandes surfaces sont pris d’assaut par des parents accompagnés de leurs enfants. Ces derniers sillonnent durant plusieurs heures les rues commerçantes à la recherche «du bon produit» avec «un bon prix» en prévision de l’Aïd.
Ces vagues déferlantes sont une aubaine pour des commerçants qui ne manquent pas de génie pour séduire et attirer la clientèle reconnaissant que la fête de l’Aïd est une occasion inespérée pour faire de bonnes affaires.
«Nous avons été très impactés par la pandémie et l’Aïd est notre occasion pour récupérer ce que nous avons perdu durant cette période», a déclaré Djamel propriétaire d’une boutique de vente de vêtements.
Pour cette année les prix des effets vestimentaires, notamment pour les enfants demeurent très élevés en comparaison avec la qualité des articles qui sont du deuxième choix dans les plupart des cas. Des prix qui ne sont pas à la portée de certaines classes dont le budget a été très épuisé par les dépenses durant le Ramadhan.
C’est le cas de Samir, père de deux fillettes, qui a préféré se rabattre sur les commerçants du marché hebdomadaire qui présentent selon lui les mêmes produits que ceux disponibles dans les magasins, mais avec des prix défiant toute concurrence. Halim, un cadre à la direction des impôts, père de deux enfants, n’a cessé de parcourir durant plusieurs jours toutes les boutiques de vêtement pour enfants de la ville de Tébessa à la recherche de produits de qualité, mais il n’en trouvera pas. Il pense aller chercher dans les wilayas limitrophes. La ruée vers les magasins ne se limite pas aux achats des vêtements pour les enfants.
Durant la deuxième quinzaine du Ramadhan, la femme tébessie se prépare elle aussi pour acquérir les ingrédients nécessaires pour préparer les gâteaux, tradition oblige. Ainsi, les épiceries et les boulangeries de la ville connaissent une forte demande sur ces produits.
La frénésie est bien perceptible chez certaines femmes qui font le plein de ces ingrédients malgré que les prix de ces produits aient connu une hausse vertigineuse. Ayant perdu tout enthousiasme, Mme Farida, cadre dans une entreprise rencontrée devant une épicerie, n’a pas caché son mécontentement. «Désormais je fais plus de gâteaux à la maison à cause de cette flambée des prix des produits de la pâtisserie», s’est-elle désolée.