La réserve fédérale américaine (Fed) compte baisser ses taux d’intérêt à partir de l’année prochaine. En attendant de voir la publication, ce jeudi, des statistiques des prix à la consommation aux Etats-Unis pour le mois de juillet, les analystes s’attendent à un ralentissement de l’inflation à 4,7% en rythme annuel contre 4,8% en juin.
Le président de l’antenne de la Fed à New York, John c Williams, a déclaré hier que la banque centrale américaine «n’excluait pas la possibilité d’une baisse des taux au début 2024, en fonction des indicateurs économiques, soulignant que l’inflation recule comme escompté». Un rapport sur l’emploi aux Etats-Unis publié vendredi dernier, soulignait une croissance des salaires supérieure aux attentes et un recul de l’emploi faisant craindre une constance du rythme inflationniste.
Des données qui plaident pour le maintien à l’heure actuelle du niveau élevé des taux d’intérêt. Il y a une semaine, la réserve fédérale avait procédé à une nouvelle hausse de ces taux de 25 points de base malgré la baisse de l’inflation. Il s’agissait de la onzième hausse du genre et portant les fed-funds à un niveau inédit depuis 2001 avec 5,25% -5,5%.
Le président de la Fed avait plaidé pour la prudence en mettant en garde «contre le risque d’en faire trop ou pas assez entre inflation et récession». Interrogé sur l’option à prendre lors de la réunion de septembre, le même responsable a simplement noté qu’il «est possible que nous relevions à nouveau les taux si les données le justifient. Et qu’il est possible que nous choisissions de rester au même niveau». Les données sur l’inflation attendues jeudi donneront plus de lisibilité aux décisions devant être prises par les responsables de la Banque centrale.
En réponse à la crise qui a secoué le secteur bancaire américain depuis le début de l’année, la Fed a choisi de maintenir en hausse les taux d’intérêt afin d’éviter une hausse inflationniste majeure.
Des réformes ont été introduites pour aider les banques à résister à la crise et éviter la banqueroute. Concernant la situation financière du pays, les régulateurs de Washington se penchent actuellement sur les risques pouvant affecter les prêts immobiliers, le crédit à la consommation et la gestion du patrimoine.
Après la panoplie de réformes appliquée sur les capitaux bancaires, post-crise financière, une proposition de réforme soumise à débat obligerait les banques à réserver 16% du capital supplémentaire afin de renforcer leur résilience. Une proposition jugée par des banquiers comme aventureuse car réduisant le rendement des capitaux propres et les bénéfices.
Le Financial Services Forum, le Bank Policy Institute et la Securities Industry and Financial Markets Association ont dit craindre un ralentissement de l’activité économique du fait des difficultés à prêter aux consommateurs.
Le groupe de pression FSF estime que la proposition des régulateurs est «une solution sans problème» en affirmant que «les tests de résistance effectués par la Réserve fédérale montraient que les plus grandes banques étaient saines et bien capitalisées» rapporte Reuters. Pour rappel, le printemps 2023 a vu la mise en faillite de trois grandes banques américaines.