Al Jazeera a indiqué, hier, en milieu de journée, que 22 personnes ont été tuées dans un bombardement israélien qui a ciblé un quartier résidentiel situé près de l’hôpital Kamal Adwan, dans le camp de Jabalia.
Les combats ont encore fait rage, hier, à l’est de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, entre la résistance armée palestinienne et les soldats de l’occupation israélienne. Deux semaines après le lancement d’une violente offensive israélienne contre Rafah – où s’entassent 1,4 million de personnes –, des frappes ont fait plusieurs morts dans un camp de déplacés, selon l’hôpital koweïtien de la ville.
Des témoins, cités par l’AFP, ont rapporté, eux, des tirs nourris et des bombardements dans le sud-est de Ghaza et les quartiers est de Rafah. Les brigades Al Qods, l’aile militaire du mouvement du Jihad islamique, ont indiqué que leurs combattants «livrent des combats violents» à l’est de Rafah. «Nous sommes engagés dans des affrontements intenses avec des soldats de l’occupation sur l’axe d’avancement à l’est de Rafah», ont-ils fait savoir dans un message repris par Al Jazeera.
Plus au nord, les combats entre des unités de l’armée israélienne et des combattants palestiniens ont repris également. Des témoins et des médecins ont, selon la même source, fait état de combats intenses dans la nuit de vendredi à hier dans le camp de réfugiés de Jabalia, au nord de Ghaza-ville. La chaîne qatarie a indiqué, hier, en milieu de journée, que 22 personnes ont été tuées dans un bombardement israélien qui a ciblé un quartier résidentiel situé près de l’hôpital Kamal Adwan, dans le camp de Jabalia.
Début janvier, Israël avait annoncé avoir démantelé la structure de commandement du mouvement Hamas dans le nord du territoire palestinien, mais l’armée d’occupation a indiqué que le mouvement islamiste Hamas «contrôlait totalement la ville de Jabalia» jusqu’à ce que ses troupes s’y déploient il y a quelques jours.
Après des mois de bombardements et d’opérations qui ont provoqué des destructions massives dans le nord et le centre de la bande de Ghaza, l’armée israélienne est entrée à Rafah, à la frontière égyptienne, malgré une vive opposition internationale et une grave crise humanitaire dans le territoire.
Jetée flottante
Pendant ce temps, de l’aide a été acheminée hier dans Ghaza via une jetée flottante temporaire arrimée sur la côte du territoire palestinien et construite par les Etats-Unis, mais les principaux points de passage terrestres restent fermés ou fonctionnent au ralenti en raison des combats. Le mouvement Hamas a, pour sa part, souligné dans un communiqué «qu’aucune voie d’acheminement de l’aide, y compris la jetée flottante, ne constituait une alternative aux routes sous supervision palestinienne».
Une offensive de grande ampleur contre la ville de Rafah, assiégée et menacée de famine, pourrait déboucher sur un massacre à large échelle et sans précédent. Vendredi dernier, 13 pays – Japon, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Australie, Corée du Sud et sept Etats membres de l’UE, parmi lesquels la France – ont adressé à Israël un appel conjoint à ne pas lancer d’offensive sur ce petit territoire qui accueille des centaines de milliers de déplacés.
Mais pour le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, il s’agit d’une offensive nécessaire et «décisive», dans la mesure où les derniers bataillons du Hamas sont retranchés à Rafah, d’après lui. Depuis qu’un ordre d’évacuation de Rafah a été lancé par Israël, le 6 mai, «640 000 personnes» ont fui la ville, «dont 40 000 le 16 mai», selon le bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
Dans leur appel commun, les 13 pays réclament aussi «des efforts supplémentaires» pour améliorer les flux d’entrée de l’aide internationale «par tous les points de passage concernés, y compris celui de Rafah».Les Etats-Unis, principal allié d’Israël dans la région, ont annoncé la visite, aujourd’hui, en Israël du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, après une escale hier en Arabie Saoudite.
Et ce, au moment où les dissensions au sein du gouvernement israélien s’accentuent. Le Financial Times, citant un ancien fonctionnaire israélien, a avancé qu’«il n’y a aucune idée de la façon dont la guerre contre Ghaza se terminera, ni aucune visualisation de ce que sera la’’victoire’’». Le même responsable a ajouté qu’«il est devenu presque impossible de défendre Israël, même auprès de ses amis».
Le Financial Times a également cité deux sources informées selon lesquelles les demandes américaines concernant un plan crédible d’évacuation des civils de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, n’«ont pas été satisfaites».
De son côté, le journal israélien Maariv, citant un responsable israélien, affirme que l’administration américaine a compris que le mouvement de résistance Hamas «ne disparaîtra pas» de la bande de Ghaza après la fin de la guerre, soulignant qu’«il restera sous une forme ou une autre dans la bande de Ghaza».
Le journal israélien a indiqué que l’objectif américain est d’«affaiblir» le Hamas afin qu’il ne soit pas en mesure de lancer une attaque militaire similaire à celle qu’il a lancée le 7 octobre 2023.
Le ministère de la Santé palestinien a annoncé, hier, un nouveau bilan de 35 386 morts depuis le début de l’entreprise génocidaire israélienne contre Ghaza. En 24 heures, au moins 83 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère qui a fait état de 79 366 blessés en plus de sept mois de massacres.