Des peines de 8 ans de prison assorties d’une amende d’un million de dinars ont été requises hier contre l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, l’ex-ministre des Ressources en eau Hocine Necib, et Djamel Eddine Chelghoum, PDG du groupe Amenhyd. Le procureur a également réclamé une condamnation de 6 ans de prison ferme contre les quatre walis, Mohamed Hattab, Abdelkader Zoukh, Kamel Abbès et Hadjri Darfouf, mais aussi contre Chelghoum Abdelkader et son frère El Bachir. Une amende de 32 millions de dinars a été demandée contre chacune des sociétés du groupe.
Ouvert mercredi dernier, le procès des frères Chelghoum, propriétaires et gérants du groupe Amenhyd, a repris hier, avec le réquisitoire du procureur du pôle financier, près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger.
Durant exactement 90 minutes, le magistrat est revenu sur chacun de la trentaine de prévenus poursuivis, dont les cinq frères Chelghoum, l’ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, l’ancien ministre des Ressources en eau Hocine Necib, quatre walis, Abdelkader Zoukh d’Alger, Mohamed Hattab de Sidi Bel Abbès, Hadjri Darfouf de Aïn Defla et Kamel Abbès de Relizane, quatre directeurs de l’industrie de Bel Abbès, Djelfa et de Relizane, ainsi que trois anciens DG de l’Algérienne des eaux (ADE), Abdennour Aït Mansour, Benmansour et Hocine Zait et d’autres fonctionnaires locaux.
Pour le procureur, les montants des marchés accordés de gré à gré, avec des études anciennes, au groupe Amenhyd pour la réalisation des réseaux de l’alimentation en eau potable à Bordj Bou Arréridj et Bouira «sont passés de 7,58 milliards de dinars à 9,64 milliards de dinars, pour atteindre la somme de 11,15 milliards de dinars, à la suite de nombreux avenants, ayant également suscité la prolongation des délais de réalisation, passés de 22 mois à 41 mois».
Pour ce qui est du contrat de la connexion des communes de Sétif à l’eau potable, dont la réalisation a été confiée par l’ADE au groupe Amenhyd, pour un montant de 5,72 milliards de dinars, «alors qu’il n’était pas le mieux-disant», ajoutant : «Ce marché a connu quatre avenants qui ont engendré une prolongation de 23 mois sous prétexte des aléas climatiques, pour faire passer le délai de réalisation de 20 à 51 mois et le montant de 5,72 milliards de dinars à 11,50 milliards».
Pour tous ces faits, le procureur réclame une peine de 8 ans de prison ferme et un million de dinars d’amende contre Abdelmalek Sellal, Djamel Eddine Chelghoum et Hocine Necib, et une autre de 6 ans de prison de ferme et un million de dinars contre les quatre walis, Abdelkader Zoukh, Kamel Abbès, Mohamed Hattab, Hadjri Darfouf, ainsi que Belhadj Belkateb, Abdennour Aït Mansour, Abdelkader Chelghoum, ses frères Mohamed El Bachir et Abdelaziz.
Une peine de 5 ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de dinars a été réclamée contre Ali Chelghoum, et une autre condamnation de 4 ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars contre Lotfi Zerrouk, Bachir Sahraoui, Abdelkader Mebarki, Mohamed Al Aid Hamzaoui, Abdelhalim Kherchi, Hocine Zait, Smail Amirouche, Saïd Charchour et Kamel Boudrahem.
Pour ce qui est des sociétés appartenant au groupe Amenhyd, le parquet a requis une amende de 32 millions de dinars pour chacune d’elles, l’annulation des contrats objet de l’enquête et la confiscation des objets saisis.
Dans le même sillage, le représentant du Trésor public, Me Zakaria Dahlouk, avait présenté, par le biais d’un de ses collaborateurs, une demande écrite, à travers laquelle il réclame un dédommagement de 200 millions de dinars, la valeur du préjudice subi.
Selon lui, les rapports de l’Inspection générale des finances «avaient fait état de nombreuses anomalies et violations de la réglementation en cours. Ce qui a conduit à un préjudice énorme. Les prévenus ont commis des faits prémédités dans le but de porter atteinte au Trésor public et à l’économie nationale».
L’avocat a de ce fait demandé le paiement, par l’ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, l’ancien ministre des Ressources en eau Hocine Necib, les quatre walis et l’ensemble des fonctionnaires poursuivis, d’une somme de 100 millions de dinars, la valeur du préjudice subi par le Trésor public. Dès la reprise de l’audience, la défense a entamé les plaidoiries clamant l’innocence de ses mandants.