60e anniversaire de l’assassinat de Mouloud Féraoun : Le témoignage de Boudjouher Abdelkader à Tipasa

16/03/2022 mis à jour: 00:59
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Photo : D. R.

Le 15 mars 1962 à Ben Aknoun, l’écrivain algérien Mouloud Féraoun était assassiné par un commando de l’OAS (Organisation de l’armée secrète), un groupe composé de criminels français extrémistes contre l’Indépendance de l’Algérie.

Mouloud Féraoun se trouvait en compagnie de cinq autres inspecteurs d’académie, en l’occurrence Hamoutène Ali, Salah Ould-Aoudia, Basset Etienne, Aymar Robert et Marchands Max, réunis en séance de travail et d’évaluation, à l’issue d’une demi-journée passée avec une trentaine d’instructeurs de retour d’une formation effectuée en Vendée (France).

Contacté par nos soins, l’un des instructeurs présents lors de ce triste événement, Bendjouher Abdelkader, citoyen de la ville de Tipasa, ancien sergent dans l’armée française, démobilisé et ayant quitté les rangs de l’armée, bien avant la date fatidique du 15 mars 1962, «de retour de France, nous avons été invités par nos inspecteurs pour une réunion pédagogique d’évaluation au niveau du Château Royal à Ben Aknoun, après une formation en France.

J’étais assis du côté de mon inspecteur Mouloud Féraoun en classe, soudain deux individus cagoulés se sont introduits d’une manière intempestive dans notre classe. Ils se sont excusés ensuite auprès de nous, après cette intrusion.

En étant un ancien sergent militaire, malgré le fait que j’avais quitté l’armée française, j’ai tout de suite averti Mouloud Féraoun, lui affirmant, Monsieur l’Inspecteur ces deux personnes cagoulées sont des éléments de l’OAS, comment le savez-vous me rétorque-t-il, Mouloud Féraoun n’avait pas l’air de me croire, continuez votre travail me conseille-t-il-, à midi, nous quittons notre classe.

Les six inspecteurs sont restés seuls en classe, afin d’évaluer et faire la synthèse du travail entamé depuis 8h. Nous nous éloignons du Château Royal. Le soir, lors du journal, nous avons appris l’assassinat de nos six inspecteurs d’académie, tous fusillés froidement à l’intérieur de l’établissement», explique-t-il.

A l’aube de l’Indépendance du pays, il voulait bénéficier d’une formation pour aller travailler. Abdelkader Benjouher nous indique : «Je me suis orienté vers le CREPS de Chlef, afin de bénéficier d’une formation dans l’éducation physique et sportive. Depuis, j’enseignais l’EPS dans les établissements scolaires jusqu’à ma retraite», conclut le témoin.  

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