L’Irlandais Bono au chant et The Edge à la guitare y apparaissent en noir et blanc. Introduite sobrement par le message «30 janvier 2022 - With Love, Bono & Edge», la vidéo s’achève sur des images fortes de l’époque. Elles montrent le père Edward Daly agitant son mouchoir blanc taché de sang pour ouvrir la voie à John Duddy porté par un groupe d’hommes.
Le boxeur de 17 ans, qui n’a pas survécu, est considéré comme le premier mort du «Bloody Sunday». Familles des victimes en tête, des centaines de personnes ont défilé dimanche dans les rues de Derry - que les républicains préfèrent au nom officiel de Londonderry - pour commémorer les 50 ans de ce massacre. Treize hommes avaient été tués par des soldats britanniques lors d’une manifestation pacifique pour les droits civiques des catholiques.
Ce massacre représente l’un des épisodes les plus sombres du conflit nord-irlandais entre républicains catholiques, partisans de la réunification de l’Irlande et loyalistes protestants attaché au maintien sous la couronne britannique. Sunday Bloody Sunday est une chanson du groupe irlandais de rock U2, qui constitue le troisième single de leur troisième album studio, War, publié le 11 mars 1983 par Island Records.
Créé en hommage au Bloody Sunday survenu à Derry (Irlande du Nord) lors du conflit nord-irlandais en 1972, ce titre est devenu l’un des morceaux emblématiques du groupe. En 1972 à Derry en (Irlande du Nord), se déroule une marche pacifiste d’habitants voulant indiquer leur refus des armes et de la violence. En ce dimanche surnommé ensuite le Bloody Sunday, ces personnes désarmées essuient des tirs de l’armée britannique, en plein jour, en pleine rue, sans sommations.
Cette marche était organisée par Ivan Cooper, réclamant le respect des droits civiques en Irlande du Nord et la fin des pratiques discriminatoires des pouvoirs locaux envers les catholiques au niveau politique, social et économique.
Quatorze victimes sont à déplorer le jour même, une autre six mois plus tard. Aucun soldat britannique n’est blessé. Sept des morts sont âgés de moins de 19 ans. Après avoir commencé à tirer des balles en caoutchouc, les parachutistes de l’armée britannique présents sur la zone ont tiré à balles réelles, laissant 27 blessés dans les rues de Derry.
Les témoignages montrent que les victimes ont été abattues volontairement alors qu’elles ne détenaient pas d’arme. Un premier procès à la suite des événements accuse les victimes d’avoir attaqué l’armée et d’être membres de groupes de terroristes. Le procès qui a eu lieu 30 ans plus tard reconnaît la responsabilité de l’armée britannique et l’innocence totale de toutes les victimes civiles.