La 4e Commission de l’Assemblée générale (AG) des Nations unies, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, a adopté, jeudi soir lors de sa 79e session de haut niveau, une décision sans vote sur le Sahara occidental, en se référant à la clause liée à l’exécution de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés.
La Commission a pris acte du rapport du secrétaire général de l’ONU en date du 24 juillet 2024 soumis à la présente session de l’AG, dans lequel il a affirmé que la 4e Commission relevant de l’AG et le comité spécial, chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’exécution de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés (comité des 24), abordent la question du Sahara occidental comme une question de décolonisation.
La Commission rappelle toutes les décisions de l’AG et du Conseil de sécurité international sur le Sahara occidental, y compris la décision du Conseil de sécurité n° 690 (1991) du 29 avril 1991.
Dans sa décision, la commission réaffirme le droit inaliénable de tous les peuples à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément aux principes de la Charte des Nations unies et à la décision n° 1514 de l’AG du 14 décembre 1960, relative à la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés.
Aussi, a-t-elle souligné la responsabilité des Nations unies envers le peuple du Sahara occidental, exhortant le comité des 24 à poursuivre l’examen de la situation au Sahara occidental, en tant que territoire à décoloniser, et de soumettre un rapport y afférent lors de la 80e session de l’AG. Elle a également appelé le SG à soumettre un rapport sur la mise en œuvre de cette décision à l’Assemblée générale lors de sa prochaine session.
«Réponse forte»
Dans une déclaration aux médias, le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies et coordonnateur avec la Minurso, Sidi Mohammed Ammar, a souligné que la résolution adoptée par la 4e Commission «réaffirme, comme chaque année, le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément aux principes énoncés dans la Charte des Nations unies et à la résolution 1514 de l’Assemblée générale, relative à la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés».
La réaffirmation par la 4e Commission du cadre juridique de la question du Sahara occidental en tant que question de décolonisation et de la responsabilité de l’instance onusienne envers le peuple sahraoui «constitue une réponse forte et claire aux tentatives de l’Etat occupant marocain visant à altérer la nature juridique de la question sahraouie par la répétition des mêmes mensonges et allégations fallacieuses, en faisant appel à des mercenaires pour relayer sa propagande coloniale devant la quatrième Commission», a-t-il soutenu.
Cela constitue «une réponse claire» aux positions de certaines parties soutenant l’occupant marocain et sa politique expansionniste, ainsi qu’aux tentatives visant à porter atteinte au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, à sa souveraineté permanente sur ses ressources naturelles ainsi qu’au respect de l’intégrité territoriale de son territoire, a-t-il ajouté.
Comme chaque année, la question sahraouie a été fortement présente lors des débats de haut niveau de l’Assemblée générale, où plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement ont exprimé le soutien clair de leurs pays au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.
Le Polisario s'oppose à toute «initiative» ne garantissant pas le droit des Sahraouis à l'autodétermination
Le Front Polisario a exprimé, jeudi soir, son rejet «total et catégorique» de toute «proposition» ou «initiative» qui ne garantit pas pleinement le droit inaliénable et imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance et ne respecte pas l’intégrité territoriale du Sahara occidental.
Ce rejet a été souligné dans le communiqué ayant sanctionné les travaux de la réunion du bureau permanent du secrétariat national du Front Polisario, présidée par Brahim Ghali, président de la République sahraouie et secrétaire général du Front Polisario, concernant le briefing présenté, mercredi lors d'une séance à huis-clos au Conseil de sécurité, par l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental. La partie sahraouie a «fait part à l’envoyé personnel du secrétaire général, lors d’une rencontre tenue le 3 octobre, de son rejet ferme et catégorique de toute discussion sur une proposition ou initiative qui ne relève pas du cadre juridique du conflit du Sahara occidental et qui ne cadre pas avec le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental)», a précisé le Front Polisario.
Le Front Polisario a rappelé qu’après son invasion militaire au Sahara occidental le 31 octobre 1975, l’occupation marocaine a partagé le territoire du Sahara occidental avec la Mauritanie en 1976 (14 avril), violant de manière flagrante les principes du droit international, le statut international et l’intégrité territoriale du Sahara occidental en tant que territoire à décoloniser.