Le 46e congrès de la Confédération africaine de football (CAF), tenu hier à Addis-Abeba, en Éthiopie, est passé comme une lettre à la poste. Les deux propositions inscrites à l'ordre du jour du congrès ont été adoptées sans surprise.
Le verrou de l'âge (70 ans) a sauté. Tout candidat à une élection aux postes électifs (président, membre du comité exécutif) peut postuler même s'il a plus de 70 ans. La seconde proposition concernait le changement du mode électif pour l'élection au Conseil de la FAF.
La CAF dispose de 6 places, sans celle du président, à l'important organe de la FIFA. Par le passé, l'élection de membres africains au comité exécutif de la CAF se faisait sous le principe de la langue, c'est-à-dire anglais (2 places), français (2 places) et arabophone, hispanophone et luzophone (2 places). Selon des sources proches de la CAF, la seconde proposition émanerait... de la FIFA. Le président de cette dernière aurait pesé de tout son poids pour que la proposition (annuler le principe du vote par langue) passe.
Le congrès tenu à Addis-Abeba a confirmé ce que beaucoup disent, à savoir la totale emprise qu'exerce le président de la FIFA, Gianni Infantino, sur les dirigeants de la CAF. Son but est de pousser vers la sortie beaucoup de dirigeants qui sont en place depuis longtemps pour les remplacer par de nouveaux visages. Gianni Infantino est en train de gagner son match.
Le congrès a été expédié comme il l'a planifié. Dans les salons de l'Ethiopian Skylight Hôtel d'Addis-Abeba, les délégués avaient le sentiment d'avoir vécu un passage de témoin. Le président de la FIFA a clairement affiché son ambition d'aider au changement au sein de la CAF. Il libérera des fonds importants pour que son action (le changement) ne soit pas entravée.
Présent à Addis-Abeba, Gianni Infantino a clairement affiché ses intentions à l'égard de la CAF. Il veut du changement dans la gouvernance et au sein du conseil. Par le biais des programmes que la FIFA initie et des fonds qu'elle alloue aux associations, l'instance faîtière commande tout.
Le président Patrice Motsepe, qui affiche son intention de rempiler pour un nouveau mandat, a obtenu les faveurs du patron de la FIFA. Les sergents de ce dernier, très actifs à Addis-Abeba, ont fait passer les messages de Gianni Infantino. Mathias, son bras droit et homme de confiance, a beaucoup échangé avec des présidents de fédération. De profonds changements sont attendus avec une redistribution des cartes.
Quelques dirigeants perdront leurs privilèges. La zone UNAF (Union nord-africaine de football) devrait être touchée par les changements annoncés. Les ennemis de l'Algérie et de la FAF s'y sont employés pour gêner notre pays et son représentant. Ils ont passé beaucoup de temps dans le bar de l'hôtel où s'est tenu le 46e congrès de la CAF pour dénigrer l'Algérie.
Un forcing pour gêner le retour d'un représentant de la FAF au Comex de la CAF a été mené tambour battant. La situation, au sein de l'UNAF, se présente comme suit. L'Egyptien Hani Abo Rida, membre du Comex de la FIFA et de la CAF, ne devrait pas garder sa première casquette.
Il réfléchit à présenter sa candidature à l'élection au poste de président de la CAF. Une condition lui aurait été imposée par ceux qui valideront sa décision de se présenter contre Patrice Motsepe adoubé par Gianni Infantino. La garantie d'être élu. Difficile pour lui. Présentera-t-il sa candidature au Comex de la CAF s'il est élu à la tête de la fédération égyptienne ? Ce n'est pas exclu.
L'autre inconnue concerne la fédération tunisienne sous la bannière d'un comité de transition, imposé par les statuts de la FIFA après la fin de mission infligée au président élu Wadi Jarri. La FTF est depuis sans direction élue. Elle a perdu ses droits de voter et de présenter des candidats aux élections de la CAF et de la FIFA. Les 2 postes vacants au Comex de la CAF restent à pourvoir.
La FAF peut présenter un candidat. C'est ce qu'elle compte faire avant le 12 novembre prochain, date buttoir pour présenter un dossier de candidature. Il lui restera 5 mois (mars 2025) pour faire campagne et récupérer un siège au Comex de la CAF.
La course aux élections aux postes de président de la CAF et au Comex est lancée.