Les travaux de la 44e session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA) se sont achevés jeudi dernier par l’adoption d’une série recommandations qui seront soumises au 37e Sommet de l’UA qui s’ouvre aujourd’hui à Addis-Abeba.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf a, lors de ces travaux, prononcé une allocution sur une clause inscrite à l’ordre du jour concernant l’adhésion de l’UA au G20. Il a, à ce propos, appelé à une participation effective de l’UA à cette coalition (G20) et d’œuvrer dans son cadre à mobiliser l’appui international nécessaire à la concrétisation des objectifs et des aspirations consacrés dans l’Agenda 2063 de l’UA pour le développement.
Intervenant lors du point concernant la clause relative aux prochaines élections des hauts responsables de la Commission de l’UA, le ministre a insisté sur l’importance pour le continent africain d’un processus sélectif et compétitif d’envergure qui favoriserait les compétences africaines les plus chevronnées et les mieux habilitées à diriger la Commission africaine, suivant l’engagement des dirigeants africains à améliorer la gouvernance de l’UA et à en développer la performance.
M. Attaf a, en outre, salué les efforts de tous ceux qui ont contribué à l’adhésion de l’organisation continentale au G20, qu’elle a intégré en septembre 2023. S’exprimant au sujet des mécanismes de participation de l’UA au G20, il a précisé : «(…) Nous considérons comme un acquis (l’adhésion, ndlr) qu’il importe de valoriser et une avancée à mettre à profit pour poursuivre nos efforts collectifs visant à réparer une injustice historique et à mettre un terme à la longue marginalisation de notre continent dans les différentes institutions de gouvernance mondiale, qu’elles soient politiques, sécuritaires, économiques ou sociales».
Aussi, «la délégation soutient, en outre, l’approche proposée à la discrétion du Conseil exécutif, laquelle s’inspire de la décision 845 de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement», a indiqué M. Attaf.
«Fiabilité, fidélité et loyauté»
Et d’expliquer : «En premier lieu, le président tournant de l’UA, appuyé par le président de la Commission, représente notre organisation aux réunions du G20 au niveau du Sommet. En second lieu, généraliser ce principe aux réunions ministérielles, en ce sens qu’un ministre de l’Etat assurant la présidence, appuyé par le commissaire compétent, représente notre organisation».
«Ce mode de fonctionnement s’impose comme étant le plus efficace et le plus à même de faire entendre la voix de notre continent avec fiabilité, fidélité et loyauté», a-t-il soutenu.
Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères ont voté jeudi pour le renouvellement de 10 des 15 membres du Conseil de paix et de sécurité de l’UA : l’Égypte pour la région Nord, la Guinée équatoriale et la République démocratique du Congo (RDC) pour le Centre, l’Angola et le Botswana pour le Sud, Tanzanie et Ouganda à l’Est et enfin Sierra Leone, Côte d’Ivoire et Gambie à l’Ouest.
Rappelons que les travaux de la 44e session ordinaire du Conseil exécutif de l’UA s’inscrivent dans le cadre des préparatifs de la 37e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’instance continentale, prévue aujourd’hui et demain à Addis-Abeba, placée sous le thème de l’éducation. Une Conférence à laquelle deux Etats membres manqueront à l’appel : le Gabon et le Niger, suspendus après des coups d’Etat, tout comme le Mali, la Guinée, le Soudan et le Burkina Faso depuis 2021 et 2022.
Lors de ce Sommet de l’UA, la question de la succession du chef d’Etat comorien, Azali Assoumani, à la présidence tournante de l’organisation ne devrait pas donner lieu à de profondes divergences entre Etats membres. Le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani devrait être élu par ses pairs à la fin du Sommet, selon de nombreux observateurs.