En franchissant la barre des 40 000 morts, la guerre génocidaire que mène Israël contre le peuple palestinien se révèle comme l’une des plus dévastatrices du XXIe siècle. Et malgré l’ampleur de la brutalité meurtrière à laquelle on assiste depuis 317 jours, la communauté internationale ne parvient toujours pas à stopper l’hystérie exterminatrice israélienne.
Un petit espoir d’une révolte de la conscience du monde est né suite à l’activisme des dirigeants des Etats-Unis, de l’Egypte et du Qatar, suivi par celui de trois dirigeants européens (le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Keir Starmer), tous appelant à la paix à Ghaza, en insistant sur l’urgence d’un retour à la table des négociations.
Une urgence qui se fait d’autant plus sentir que le conflit palestinien a produit des répercussions en cascade, entraînant l’Iran et ses partenaires de l’Axe de la résistance, au Liban, au Yémen, en Syrie et en Irak. Le 8 août, les pays médiateurs, sous l’impulsion des Etats-Unis, ont quasiment posé un ultimatum à Israël et au Hamas, en leur donnant rendez-vous le 15 août pour la reprise des pourparlers.
Le Hamas n’a pas envoyé de délégation et, malgré cela, les discussions se sont tenues pendant 48 heures à Doha. Il y avait comme une espérance qui soufflait sur la capitale qatarie telle une brise miraculeuse sous cette chaleur suffocante.
Biden s’est même laissé gagner par l’optimisme en déclarant : «Nous n’avons jamais été aussi proches d’un accord.» Le monde entier espérait que ces tractations «de la dernière chance» portent leurs fruits et que le long, l’insoutenable, calvaire du peuple palestinien s’arrête enfin.
L’euphorie sera de courte durée : le Hamas n’a pas tardé à rejeter la nouvelle mouture américaine, présentée comme une «proposition de compromis». Le mouvement de résistance palestinien estimait que cette version remaniée du plan Biden incorporait illicitement de «nouvelles conditions» posées par Netanyahu.
Celles-ci portent notamment sur le maintien des troupes israéliennes au corridor de Philadelphie qui sépare Ghaza de l’Egypte, et un droit de veto réclamé par le Premier ministre israélien sur la liste des détenus palestiniens qui seront libérés.
Ainsi, il pourrait par exemple s’opposer à la libération d’un Marwan Barghouti, le seul leader capable de ressouder les rangs palestiniens. Le Hamas a raison de s’offusquer des agissements israéliens.
Le projet d’accord sur lequel travaillent les médiateurs depuis plusieurs mois est un document élaboré par l’administration américaine. Il a été rendu public le 31 mai. Le 10 juin, une résolution du Conseil de sécurité a formalisé la proposition américaine.
Le plan Biden a été ensuite approuvé par le Hamas le 2 juillet.
Les négociations doivent reprendre dans quelques jours au Caire et il est vital qu’elles débouchent sur un cessez-le-feu. Le monde ne peut pas continuer de laisser faire Netanyahu en le regardant exterminer les Palestiniens.
Et devant les tensions qui secouent la région après l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh à Téhéran le 31 juillet et le bombardement, quelques heures avant, du fief du Hezbollah à Beyrouth pour éliminer Fouad Chokr, un des chefs militaires du parti de Hassan Nasrallah, le Moyen-Orient se retrouve au seuil d’un conflit autrement plus dévastateur. Seul un accord de cessez-le-feu permettra d’éviter l’embrasement.
Il est par conséquent du devoir des Occidentaux, et des Etats-Unis en premier lieu, de calmer les ardeurs belliqueuses de Tel-Aviv et de forcer Netanyahu à signer l’accord de paix dans les termes approuvés par l’ONU. Il est temps que la communauté internationale dise au boucher de Ghaza : «Ça suffit !» et que le soleil de la paix se lève enfin sur la Palestine.