30e anniversaire du décès du militant Mustapha Bacha : «Sa vie est un combat, sa mort est une leçon»

04/08/2024 mis à jour: 23:31
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Hier, lors de la commémoration du 30e anniversaire du décès du militant Mustapha Bacha ( Photo El Watan)...

Des dizaines de personnes se sont recueillies, hier, devant la tombe du militant de la cause amazighe, détenu du Printemps berbère d’Avril 1980, Mustapha Bacha, qui repose en paix dans son village natal, Tassaft Ouguemoun, dans la commune d’Iboudraren, à 45 kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou. 

Des élus locaux, des parlementaires, d’anciens animateurs du MCB, entre autres, ont pris part à la commémoration du 30e anniversaire de la disparition de ce militant des causes justes, parmi les fondateurs du RCD, ravi aux siens suite à une crise cardiaque, en août 1994, à l’âge de 38 ans, alors qu’il était l’un des éléments incontournables durant l’effervescence politique ayant suivi l’ouverture démocratique. 

Cette année, la fondation Mustapha Bacha a honoré la première promotion d’enseignants de tamazight formée par le HCA, après le boycott scolaire suivi de l’introduction de l’enseignement de la langue en question à laquelle le défunt a beaucoup contribué durant tout son combat pour la cause identitaire. Les frères du regretté, Ali et Karim, ont rappelé, comme d’autres invités, le parcours de Mustapha. 

Ainsi, le maire d’Iboudraren, Larbi Messaoudi, a déclaré que le combat de Bacha doit être perpétué par la nouvelle génération car, a-t-il ajouté, il est porteur d’espoir pour l’Algérie. Le député, Ouahab Aït Menguellet a, pour sa part, estimé que ce genre d’activités participe à combattre l’oubli. «Nous sommes là, aujourd’hui, pour commémorer la mort d’un grand militant qui a grandement participé au combat pour tamazight», a-t-il affirmé. Une forte délégation de l’APW de Tizi Ouzou s’est également déplacée à Tassaft hier, à l’occasion de cet hommage. 

Salem Aït Ali Belkacem, dit Ussalas, a, au nom de l’Assemblée de wilaya, fait une déclaration à travers laquelle il a estimé que c’est, a-t-il précisé, un devoir de mémoire pour un militant d’assister à la commémoration du décès d’un homme qui incarnait le courage et la sincérité. Il a, a-t-il ajouté, consacré sa vie au combat pour les droits de l’homme et les libertés démocratiques. «Sa vie est un combat, sa mort est une leçon. On a appris avec lui la rigueur, la discipline et la ponctualité», témoigne, de son côté, Kamel Hakoum, ancien militant et syndicaliste. Des membres de fondation Matoub Lounès ont également marqué de leur présence l’événement. «Mustapha est un militants hors pair. Il a aussi beaucoup milité pour la création de la pluralité syndicale. 

Sa disparition est une perte cruelle pour le mouvement d’Avril 1980 et pour toutes les autres causes justes. Lounès lui a rendu hommage dans la chanson Ahviv N’Tgrawla», a déclaré Nordine Medrouk. Une délégation de la direction de la culture et des arts de la wilaya de Tizi Ouzou a aussi participé aux activités de cette commémoration. Par ailleurs, notons que même la mémoire des premiers enseignants de tamazight disparus a été honorée par les organisateurs de cette commémoration. 

Il s’agit des défunts Nour Ould Amara, Ferhat Nait Mohand, Akli Aoune, Ferhat Chelmouni, Mhenna Boudinar et Naima Hadid. D’autres enseignants, actuellement en fonction où à la retraite, dont Abdellah Arkoub, Kader Belaidi, Smail Merzouk, Djaffar Abdedou et M. Seloum ont rappelé les conditions de l’enseignement de tamazight dans les écoles, notamment en 1995. Enfin, il est important de souligner la présence des enseignants venus des autres wilayas, comme Batna, Oum El Bouaghi et Khenchla. 

 

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