l’occasion du 26e anniversaire de la rétrocession de Hong Kong de la Grande-Bretagne à la Chine, hier, le dirigeant de Hong Kong John Lee a affirmé que Hong Kong est désormais «largement stable», mais qu’elle est toujours la cible de pays qui s’opposent à la montée en puissance de la Chine, selon des propos recueillis par l’AFP.
«Il existe également des forces destructrices qui se livrent à une résistance douce, cachées à l’intérieur de Hong Kong», a ajouté l’ancien chef de la sécurité. «C’est pourquoi nous devons rester vigilants et prendre nous-mêmes l’initiative pour protéger la sécurité nationale».
La Grande-Bretagne a cédé son ancienne colonie à la Chine en 1997, laissant place à un modèle de gouvernance de 50 ans appelé «un pays, deux systèmes», qui devait assurer une certaine autonomie. Ainsi la «Loi fondamentale», sorte de mini-Constitution, garantit au territoire un statut particulier lui permettant de conserver ses spécificités (liberté de la presse, liberté d’expression, justice indépendante et libéralisme économique). La ville est alors dirigée par un chef de l’exécutif, élu par un collège de grands électeurs. Les lois sont débattues et votées au Conseil législatif.
Le 1er juillet 2003, un demi-million de Hongkongais manifestent contre un projet de loi anti-subversion réclamé par Pékin et pour plus de démocratie. Le projet de loi est abandonné. Le 1er janvier 2004, 100 mille manifestants réclament l’élection directe de l’exécutif dès 2007 et du législatif dès 2008.
La mini-Constitution de Hong Kong prévoit la possibilité de l’élection directe du chef de l’exécutif et du Parlement, mais sans calendrier. En avril, les autorités centrales leur opposent un refus, au moins pour les prochaines échéances. Le 1er juillet, des centaines de milliers de manifestants exigent à nouveau la démocratie. Fin 2007, Pékin fixe à 2017 la première élection démocratique du chef de l’exécutif et à 2020 celle du Conseil législatif, suscitant l’ire des mouvements pro-démocratie qui réclament le suffrage universel dès 2012.
Contestation
En septembre 2014, débute le «mouvement des parapluies». Des pro-démocratie occupent le cœur financier et politique de la ville pour réclamer l’instauration d’un véritable suffrage universel. Le «mouvement» dure 79 jours mais la Chine ne cède rien.
A partir de juin 2019, l’ex-colonie est le théâtre d’un mouvement de contestation avec de grandes manifestations et de violents affrontements entre radicaux et policiers. Née du rejet d’un projet de loi qui devait autoriser les extraditions vers la Chine continentale, abandonné en septembre, la contestation se mue en un mouvement qui dénonce les ingérences de la Chine et réclame des réformes démocratiques. En juin 2020, la Chine impose une nouvelle loi sur la sécurité nationale, sans même la soumettre au Parlement local.
Le texte vise à sanctionner «la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères», des faits passibles de la prison à perpétuité. Il donne aux agents de sécurité chinois la possibilité d’opérer sur le sol hongkongais. Des puissances occidentales estiment que cette loi a laminé le principe « Un pays, deux systèmes» qui a présidé à la rétrocession et devait garantir au territoire une très large autonomie jusqu’en 2047. En mars 2021, la Chine approuve une réforme du système électoral hongkongais.
En mai 2022, l’ex-patron de la sécurité de Hong Kong, John Lee, qui a supervisé la répression du mouvement pro-démocratie de 2019, est désigné à la tête du territoire. En juillet, Xi Jinping se rend à Hong Kong. A cette occasion, il a fait l’éloge du modèle «Un pays, deux systèmes», affirmant qu’il n’y a «aucune raison de le changer et qu’il doit être maintenu à long terme».