1ère foire de la rentrée scolaire à la Safex : «Il y a très peu de stands réservés aux fournitures scolaires»

05/09/2022 mis à jour: 23:23
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Les visiteurs de la 1re Foire de la rentrée scolaire à la Safex ont été déçus de ne pas trouver suffisamment de fournitures scolaires au niveau des stands

Il y avait comme un parfum de rentrée des classes ce dimanche 4 septembre mais rassurez-vous : la date de la reprise n’a pas été avancée. C’est toujours le 21 septembre. Mais comme nous allions en cette fraîche et brumeuse matinée couvrir (et découvrir) la première « foire de la rentrée scolaire » (d’après son intitulé officiel) qui se tient du 1er au 18 septembre à la Safex, aux Pins Maritimes, nous avions un peu cette impression de matin frissonnant par un premier jour d’école. 

Tel était en tout cas notre état d’esprit en sortant de la maison aux coups de 8h. Vingt minutes plus tard, nous voici à l’entrée de la station Khelifa Boukhalfa. A notre surprise, le portail de la bouche de métro est cadenassé. Idem à celle du 1er Mai. Nous apprendrons qu’une grève inopinée a été déclenchée par les travailleurs de l’Entreprise du Métro d’Alger. Nous gagnons tout de même Ruisseau sans peine et continuons en tramway jusqu’à notre destination. Vraiment pratique et très agréable, le tram, surtout quand il n’est pas bondé. Il est 9h25. 

Il n’y a pas foule à la descente du tramway. On est loin des flux massifs du SILA. Nous nous engouffrons dare-dare à l’intérieur de la SAFEX. Très peu de monde, là aussi. Seuls quelques visiteurs éparpillés se signalent ça et là. Ils attendent l’ouverture du pavillon Ahaggar où se tient la « foire pédagogique », sur l’autre rive de l’immense esplanade centrale. Une image attire d’emblée notre attention : une armada de camions semi-remorques sont stationnés sur la grande place, chargés de bottes de paille. Des drapeaux sont fièrement déployés à l’avant des engins. Certains arborent en outre des pancartes collées sur les pare-brises qui éclairent notre lanterne : « Caravane de solidarité avec les sinistrés des incendies de Souk Ahras, Guelma et El Tarf » lit-on sur ces inscriptions. L’opération est initiée par le Groupe de Valorisation des Produits agricoles (Gvapro), sous l’égide du ministère de l’Agriculture.
 

Ruée sur l’ONPS
 

10h. La cinquantaine de visiteurs disséminés aux abords de l’esplanade se ruent vers la porte du pavillon Ahaggar. L’affluence s’améliorera légèrement à mesure que s’égrènent les minutes de cette tiède matinée mais reste grosso modo timide. Dès l’entrée dans le grand hall, une bonne partie des visiteurs fondent aussitôt sur le stand de l’Office national des publications scolaires (ONPS). Des employés de l’Office s’affairent à sortir les nouveaux arrivages des cartons et les disposer sur des étagères. Des affiches de l’ONPS détaillent les prix des manuels pour chaque palier ainsi que les nouvelles publications par collection. « Les manuels n’ont pas changé et les prix non plus. 

Ce sont les mêmes que ceux de l’année dernière » nous dit un cadre de l’Office. Interrogé sur la disponibilité des livres scolaires, il rassure : « Nos manuels sont disponibles en quantité suffisante. Il y a juste le manuel d’anglais qui a été confectionné suite à l’introduction de l’anglais à partir de la 3e AP, et qu’on n’a pas encore réceptionné. Mais il est prêt. Nous allons le recevoir bientôt et le distribuer ». Le stand de l’ONPS est naturellement le plus imposant. Il occupe une place centrale dans le pavillon. Il est « concurrencé » par une trentaine d’exposants à peine. Certains stands n’étaient pas encore occupés lors de notre passage. Ils arboraient juste l’enseigne de l’exposant mais sans produits ni hôtes. Autant d’éléments qui font que cette première « foire de la rentrée scolaire » se présente sous un format plutôt modeste. 
 

Seuls deux stands proposent des articles scolaires
 

La majorité des exposants sont des éditeurs de livres parascolaires et de littérature jeunesse. Certains participants proposent des cours de langues à l’image du « Study Center » et du « Modern Learning Center ». Un exposant du nom de « Maher » étale une gamme de jeux éducatifs et ludiques pleins d’inventivité. Il y a aussi cette enseigne qui a retenu notre attention : TNTex. Une entreprise écologique qui fabrique, entre autres, des protège-cahiers à la texture spéciale. 
 

A noter également cette belle initiative pédagogique conduite par de brillants jeunes startuppers qui ont conçu une méthode de soutien scolaire en ligne via une plateforme numérique (moalim-dz.net). Un exposant sortait carrément du lot en exhibant à la vente des chaussures pour femmes. A un stand loué par Yassir, il y avait uniquement une hôtesse pour faire la promotion des services offerts par l’opérateur de VTC.Et pour ce qui est des articles scolaires proprement dits, seuls deux stands en proposaient à la vente. 
 

C’est le cas de Clic Editions, une importante enseigne spécialisée dans l’édition, l’impression et la diffusion de publications à caractère éducatif et parascolaire. Après l’ONPS, le stand de Clic Editions était celui qui avait le plus de succès. En plus d’un large éventail d’ouvrages de soutien scolaire couvrant tous les paliers, du primaire à la terminale, la maison basée à Mohammadia, près de la cité Les Dunes, dans la banlieue Est d’Alger, vendait aussi des cahiers de différents formats. Sur des feuilles de papier collées aux panneaux du stand étaient affichés les prix des cahiers. Un lot de 4 cahiers de 192 pages est à 700 DA. Un pack de 6 cahiers de 120 pages est à 650 DA. Et pour 300 DA, vous avez 5 cahiers de 64 pages.L’autre exposant qui vend des affaires scolaires occupe une surface moins importante. 
 

En revanche, il est plus achalandé en fournitures. Outre les cahiers, on y trouve des stylos, des règles, des crayons de couleurs, et tout le toutim. Il a également des tabliers pour garçons et filles ainsi qu’une gamme de cartables et sac à dos, le tout à un prix relativement raisonnable. A proximité de cet exposant se dresse un stand sous le nom « Alaska » qui vend exclusivement des sacs à dos et de la bagagerie à usage scolaire, à partir de 1700 DA. « Nous offrons jusqu’à 20% de réduction » indique un des vendeurs. Il explique : « ‘Alaska’ est une grande papeterie spécialisée dans la vente en gros de matériel de bureautique située à El Hamiz. Les sacs à dos que vous voyez ici sont cédés à un prix très compétitif puisque c’est le tarif de la vente de gros ». Le jeune exposant est surpris de constater qu’il y a si peu de stands dédiés aux fournitures scolaires. «Ils auraient pu profiter de l’occasion et ouvrir un point de vente plus fourni en articles scolaires et à des prix abordables ici même, à la Safex, comme ils l’ont fait aux Sablettes » suggère-t-il. 
 

Un homme dans la cinquantaine, technicien en maintenance de machines industrielles à la retraite, fait ses emplettes en prévision de la rentrée, accompagné de son épouse et de sa fille aînée qui rentre au collège cette année. Après avoir acquis quelques livres auprès de l’ONPS, il essaie de dénicher des cahiers à bon prix parmi le peu d’articles disponibles. « J’ai trois filles. Elles sont respectivement en 2e AP, en 5e AP, et en 1e AM. Comme on connaît à peu près la liste des achats à faire, on préfère acheter maintenant. Quoi que pour l’aînée, on attend un peu. On ne sait pas dans le détail de quoi elle aura besoin au collège » dit-il. Notre « jeune retraité » corrobore le constat fait par tout le monde, à savoir que les prix des affaires scolaires ont connu une flambée spectaculaire ces derniers mois. « Bezzef ! C’est trop ! Les prix des articles scolaires sont devenus vraiment excessifs. 
 

Par rapport à l’année dernière, tout a augmenté. Le cahier qui faisait 30 DA il y a peu, il est à 70 ou 80 DA ». Et de lancer : « Désormais, la rentrée scolaire, il faut s’y préparer comme pour le ramadhan et l’aïd ». L’homme de 52 ans nous confie : « Pour cette rentrée, il me faut prévoir au moins un budget de 5000 DA. Et ma retraite est de 30 000 DA. 
 

Comment tu vas faire ? Ma takderche. Tu ne peux pas faire face. »Un autre père de famille, dans les 45 ans, aux bras chargés de sacs remplis de livres scolaires, nous dira de son côté : « J’ai deux enfants scolarisés, l’un en 4e année primaire et l’autre en 3e AM. On a préféré commencer maintenant les achats pour éviter la cohue de la rentrée. 

Après, ça va être le rush. Et puis, les prix vont peut-être augmenter davantage. On avait peur aussi qu’il y ait rupture au niveau des manuels scolaires ». Et de faire remarquer : « L’ennui, c’est qu’il y a très peu de stands. J’ai trouvé tous les livres, sans problème. Mais pour les cahiers, il n’y a pas grand-chose ». Une jeune femme abonde dans le même sens : « Je suis un peu déçue » lâche-t-elle. « Je m’attendais à ce qu’il y ait plus de choses. Il y a très peu de stands réservés aux fournitures scolaires. Et puis, c’est assez confidentiel. Il n’y a pas eu beaucoup de publicité autour de ce salon» regrette-t-elle. 

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