Les services opérationnels de la police d’Alger ont enregistré 142 infractions routières commises par des motocyclistes ces dernières 24 heures, a indiqué un communiqué de la sûreté de wilaya. «Dans le cadre de la mise en œuvre du plan de sécurité tracé par la sûreté d’Alger, les services opérationnels ont enregistré, dans la nuit du 2 au 3 avril en cours, 142 infractions routières commises par des motocyclistes», précise le communiqué.
Ces mêmes services ont, par ailleurs, procédé au contrôle de 895 motocyclettes, dont 110 ont été saisies, dans le cadre de l’achèvement des procédures légales, ainsi qu’à la mise en fourrière de sept motocyclettes. En dépit de toutes ces mesures coercitives, les accidents de la route impliquant des motocyclistes sont en nette augmentation.
Que se soit à l’intérieur des agglomérations ou sur les principaux axes routiers de la capitale, les accidents de moto sont devenus le lot quotidien des éléments de la Protection civile, qui chaque jour transfèrent vers les structures hospitalières un nombre de blessés en croissance. Les statistiques fournies par les services de sécurité sont sans appel, car près de 20% des accidents de la circulation impliquent cette frange de conducteurs, même s’ils ne représentent que 2,9% du parc automobile.
D’après les spécialistes, la question des accidents des motocycles ne relève pas uniquement de la police et/ou du ministère des Transports, l’effroyable bilan des accidents de la route impliquant les deux-roues doit interpeller tout le monde. La contribution de tous est plus que de mise, en commençant par les parents, qui doivent faire preuve d’un sens de responsabilité plus poignant. Les psychologues et sociologues doivent aussi étudier ce phénomène qui prend des proportions inquiétantes. D’après un instructeur de conduite de motocycle, «l’excès de vitesse, les manœuvres dangereuses et le non-respect du code de la route sont les principaux facteurs derrière les accidents de la route impliquant les deux-roues», explique-t-il.
Ce qui devait être un simple moyen de transport représente maintenant un réel danger sur les routes. Les motards se servent de leurs deux-roues de manière inconsciente, causant des accidents pouvant aller jusqu’à la mort. La loi algérienne prévoit pourtant un encadrement spécifique pour les conducteurs de moto. Mais sur le terrain, les motards multiplient les excès et les infractions au code de la route : vitesse excessive, non-port du casque, circulation sans le permis adapté, motos sans matricules, cabrioles en pleine autoroute…
En été, le phénomène s’accentue
A peine la saison des pluies passée, les adeptes des deux-roues pointent le bout de leur nez. En été, les routes de la capitale se transforment en un circuit géant où les motards organisent des courses folles. Ce phénomène, qui a pris de l’ampleur, entrave la bonne circulation sur les routes. Ils sont là, en troupes, envahissant les routes nationales et autoroutes.
On peut les reconnaître à leur nombre important, à leur vitesse bien au-delà de la limite et à leurs klaxons audibles bien avant qu’on ne puisse les apercevoir. Une véritable jungle urbaine, où chaque motard fait sa propre loi. Des comportements aux conséquences parfois dangereuses.
Chaque année, ce sont des milliers de citoyens qui sont gravement blessés, handicapés ou qui perdent la vie sur les routes. En plus d’être extrêmement dangereuse, cette pratique est nuisible aux personnes qui habitent près des routes et souffrent du tapage nocturne durant tout l’été.
Souvent, les jeunes motards roulent jusqu’au petit matin, faisant tourner leurs moteurs et chauffant leurs roues sur les routes désertes des quartiers résidentiels.