Les accidents de circulation ne cessent de faire des victimes quasi quotidiennement et d’endeuiller des familles entières, malgré la multiplication des campagnes de sensibilisation sur la sécurité routière initiées par les autorités.
En l’espace de 48 heures, 14 personnes sont décédées et 517 autres ont été blessées dans des accidents de la circulation survenus à travers plusieurs wilayas du pays, a annoncé, hier, la Protection civile dans un communiqué. Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de Sétif et Béjaïa, avec 2 morts dans chaque wilaya, a ajouté la même source. Le même communiqué n’a pas donné de détails sur les circonstances des accidents mortels survenus ce week-end.
Hier, une personne est décédée et sept autres ont été blessées dans deux accidents de la route survenus séparément samedi à Bir Ghbalou et à Bouira, ont annoncé les services de la Protection civile. Le premier accident s’est produit dans la matinée sur la RN18 à Bir Ghbalou (ouest de Bouira) suite à une collision entre un camion et un véhicule de tourisme, selon les détails fournis par un officier de la Protection civile, le sous-lieutenant Youcef Abdat.
Un quadragénaire est mort dans cet accident qui a causé des blessures à quatre autres personnes âgées entre 8 et 38 ans, a précisé l’officier Abdat. Le corps de la victime a été transporté à la morgue de l’hôpital de la ville de Aïn Bessam, où étaient évacués également les blessés pour recevoir les soins nécessaires, selon la même source.
Un second accident s’est produit quelques heures plus tard sur la route nationale RN5 à la sortie nord de la ville de Bouira, suite à une collision entre deux voitures de tourisme, faisant trois blessés, selon le bilan de la Protection civile. Tous les blessés ont été évacués à l’hôpital Mohamed Boudiaf de la ville de Bouira, a précisé l’officier Abdat.
La hausse de la mortalité routière continue d’être au centre des préoccupations des pouvoirs publics depuis plusieurs années. Au cours de l’année 2023, l’Algérie a enregistré pas moins de 24 751 accidents de la circulation sur les routes, qui ont blessé 33 995 personnes et causé la mort de 3628 autres, selon un bilan dévoilé en mars dernier par Ahmed Nait El Hocine, directeur général à la Délégation nationale à la sécurité routière (DNSR), relevant du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire.
En 2022, l’Algérie a enregistré près de 23 000 accidents de la circulation, qui ont fait plus de 3400 morts et plus de 30 000 blessés, selon le DNSR. Face à la hausse des accidents de la route, ce responsable avait souligné qu’il était «primordial» de revoir de nouveau certaines dispositions du code de la route.
«Il est notamment question de durcir la loi dans le sens de la criminalisation de certaines infractions qui étaient en 4e classe, notamment les grands excès de vitesse et les manœuvres dangereuses délibérées mettant en danger la vie d’autrui», avait-il ajouté dans une déclaration à la Radio nationale. Selon lui, «la criminalisation de ces infractions va permettre d’apporter plus de dissuasion et s’assurer d’une modification du comportement des usagers de la route».
Criminaliser de certaines infractions
Il avait fait savoir que «les pouvoirs publics ainsi que les experts ont décidé de revoir quelques dispositions de l’actuel code de la route, notamment l’aspect répressif et coercitif de ce texte réglementaire et juridique, dans le sens d’un durcissement et l’introduction de certaines dispositions qui vont nous permettre de mieux assurer nos missions de constatation et de répression des infractions au code de la route».
M. Nait El Hocine avait aussi plaidé pour la révision de la formation des nouveaux conducteurs, «car il y a des défaillances dans la formation des automobilistes et l’examen du permis de conduire.
La première démarche, qui a été faite par le ministère de l’Intérieur, est la révision du plan national de formation, la révision de tout ce qui doit être enseigné au niveau des auto-écoles. Pour le moment, nous sommes en train de développer les outils pédagogiques pour l’enseignement de ce plan national».
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait affirmé, en septembre 2022, lors d’une réunion du Conseil des ministres, que les accidents de la route exigeaient une «solution coercitive», soulignant la nécessité d’appliquer les peines les plus lourdes pour les cas de non-respect avérés du code la route, une infraction qualifiée de crime.