13e Festival international de musique symphonique d’Alger : Comme des airs d’Orient portés par le vent

19/05/2024 mis à jour: 06:16
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La soprano chinoise Wen Muya

Près de 70 musiciens ont occupé la scène pendant presque deux heures dirigé par le maestro Chen Xieyang. Décoré de la prestigieuse Shangaï Literature and Art Outstanding Contribution Award, ce chef d’orchestre de 85 ans a dirigé l’Opéra central de Pékin et présidé l’Orchestre symphonique de Shanghai. 

Il a conduit des orchestres partout dans le monde, de la Thaïlande à l’Australie en passant par les Etats-Unis, le Japon, l’Allemagne, la Russie et Hong Kong. A l’étranger, il a dirigé l’Orchestre national symphonique de Chine notamment aux Etats-Unis et en Autriche.

Chen Xieyang est connu pour avoir enregistré les dix symphonies du célèbre compositeur chinois Zhu Jian Er. Neige sur la rivière, qui est la dixième symphonie de Zhu Jian Er, est l’une des plus célèbres de compositeur, connu aussi pour ses cantates et ses musiques de ballet. 

Vendredi soir, le public nombreux de l’Opéra d’Alger a découvert l’une des plus illustres chansons folkloriques de Chine, Jasmine de la région agricole de Jiangnan, connue par ses fleuves et ses canaux. Le bruissement de l’eau est présent dans cette chanson, recommandée par l’Unesco comme une pièce du patrimoine mondial à écouter !
 

Les bonnes nouvelles de Pékin...

La Suzhou Symphony Orchestra a également joué l’une des pièces les plus populaires de la musique classique chinoise, Good news from Beijing reaches border villages (Les bonnes nouvelles de Pékin arrivent aux villages frontaliers), composée par Zheng Lu et Ma Hongye, deux clarinettistes. 

Dans cette composition est présente la musique folklorique des peuples Miao, habitant dans les provinces de Guizhou, de Hubei et de Hunan, au sud de la Chine, et Yi, vivant dans celles de Sichuan, Yunnan et Guizhou, également les régions méridionales de la Chine. Les mélodies lyriques côtoient les rythmes folkloriques dans cette chanson aérienne.

In a faraway place (Dans un endroit lointain) est une autre pièce de la musique chinoise présentée par Suzhou Symphony Orchestra. Arrangée par l’ethnomusicologue et compositeur Wang Luobin, cette chanson d’amour du folklore tibétain évoque la beauté d’une bergère perdue dans une prairie verdoyante du Nord-Ouest chinois.
 

Chen Xieyang et ses musiciens ont célébré ensuite le Français Georges Bizet des extraits de l’Opéra comique Carmen, l’aria L’amour est un oiseau rebelle et Chanson bohème, interprétées par la soprano Wen Muya. La suite d’orchestre n°2 de l’Arlésienne du même Bizet a été ensuite exécutée par l’Orchestre dans ses quatre mouvements : Pastorale, Intermezzo, Menue et Farandole.


Les étoiles qui tremblent d’amour

Le ténor Zhang Tong a pris ensuite le relais pour interpréter d’une manière magistrale le célèbre Nessun Dorma (Personne ne dort) de l’Opéra Turandot de l’Italien Giacomo Puccini. «Que nul ne dorme, toi non plus Ô Princesse dans ta chambre froide, tu regardes les étoiles qui tremblent d’amour et d’espérance», sont les mots romantiques de cet air du troisième acte de l’Opéra de Puccini. 

Le légendaire Boléro du Français Maurice Ravel a été repris ensuite par l’Orchestre chinois en faisant «parler» tous les instruments en un crescendo graduel et rassurant. Plus festive, la musique Can can de l’Allemand Jacques Offenbach, inspirée d’une danse française dans l’Opéra Orphée aux Enfers, a été ensuite jouée par l’orchestre avant de terminer en beauté avec Radetzky March de l’Autrichien Johann Strauss. 

Le public a été invité par Chen Xieyang à suivre le mouvement rythmique par des applaudissements pour une musique composée pour fêter une victoire militaire, celle des Autrichiens sur les Italiens lors de la bataille de Custoza en juillet 1848. 

En première partie de soirée, le quatuor allemand Klenke a proposé un programme «Fantasy» en rassemblant l’Anglais Henry Purcell, l’Autrichien Wolfgang Amadeus Mozart et le Français Claude Debussy. 

Annegret Klenke, 1er violon, Beate Hartmann, 2e violon), Yvonne Uhlemann, alto et Ruth Kaltenhäuser, violoncelle, ont résumé en une heure trois siècles de musique classique européenne avec beaucoup de doigté et de maîtrise.         

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