13 000 boulangers ont mis la clé sous le paillasson

19/01/2022 mis à jour: 02:00
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Les boulangers demandent la révision de leur marge bénéficiaire / Photo : B. Souhil

Les boulangers dénoncent une situation économique critique, induite par l’absence d’une marge bénéficiaire «satisfaisante».

Organisée pour la 2e semaine de suite, la rencontre entre les représentants des boulangers et ceux des départements ministériels, dont celui du Commerce, n’a abouti à rien de concret. Le ministre du Commerce, Kamel Rezig, affirme, toutefois, la volonté des pouvoirs publics de prendre en charge toutes les préoccupations de ces artisans.

En effet, deux semaines de suite, les représentants des boulangers sont invités à la table de dialogue. Lundi, la réunion qui a duré jusque tard dans la journée, n’a finalement pas été concluante, nous apprend-on.

Le ministre du Commerce, qui a pris part à cette réunion, a affirmé que la participation «active» de tous les départements ministériels à ces rencontres «reflète la volonté des pouvoirs publics de prendre en charge toutes les préoccupations soulevées par les représentants des boulangers». Il a insisté sur l’importance du «dialogue continu» avec tous les partenaires, en vue de satisfaire «progressivement» toutes les revendications exprimées.

Ainsi, cette réunion, qui devait aboutir à des décisions, n’a été qu’une occasion pour rediscuter de la situation des artisans boulangers et de leurs revendications non satisfaites depuis plus d’une dizaine d’années.

«Ces concertations entrent dans le cadre du dialogue continu avec tous les partenaires, en vue de la concrétisation progressive de toutes les revendications exprimées par les représentants des boulangers, et ce, selon les priorités et conformément à un calendrier arrêté avec tous les intervenants dans un climat de confiance et de dialogue mutuel», précise le ministère. Des déclarations qui témoignent de la complication de la situation et surtout de l’impossibilité, du moins partielle, à satisfaire la demande des artisans boulangers.

Plus de 13 000 boulangeries fermées

Ces derniers, qui refusent de faire toute déclaration officielle, se disent dans une situation économique critique, induite par l’absence d’une marge bénéficiaire «satisfaisante». Selon des déclarations recueillies auprès du président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), beaucoup de ces artisans sont au bord de la faillite.

«Le prix fixé par l’Etat date de plus de 20 ans. Il n’est plus d’actualité puisque le coût de revient de la baguette est de 12 da contre 7,50 da officiellement établi. De tous les intrants qui entrent dans la préparation du pain, il n’y a que la farine qui est subventionnée. Pour le reste, tout a augmenté de façon considérable. Je cite la levure, les améliorants et tous les autres frais liés aux factures d’électricité, d’eau et les salaires des travailleurs», déclare notre interlocuteur, qui souligne qu’entre 2015 et 2021, plus de 13 000 boulangers ont mis la clé sous le paillasson.

Les solutions proposées sont de revoir la marge bénéficiaire pour les boulangers, opérer à des allégements de la TVA pour les intrants importés et faire bénéficier les boulangers de tarifs préférentiels en matière d’électricité et d’eau.

La rencontre au ministère du Commerce intervient après la décision de certains boulangers d’augmenter le prix de la baguette à 15 DA au lieu de 7,5 DA. Etant un produit de large consommation et subventionné par l’Etat, la décision de ces boulangers a été considérée comme illégale, induisant l’intervention des services des DCP. Selon des informations fournies par l’Association des commerçants, des investisseurs et des artisans algériens (Ancia), le dossier serait sur la table du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane. 

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