Après six jours de soirées bien pleines, les portes de la 11e édition du Festival national de la chanson châabie se sont refermées avec une note de satisfaction aussi bien du côté des organisateurs que du côté des mélomanes.
Pour rappel, ce festival a été dédié au regretté musicien, auteur-compositeur algérien Mahboubati – organisé sous le haut patronage du ministère de la Culture et des Arts – s’est ouvert le 10 août dernier avec une programmation des plus riches.
Des artistes tous genres confondus sont venus mesurer encore une fois leur talent incontestable dans la chanson châabie, à l’image, entre autres, de Abdelkader Chaou, Abderrahmane Kobbi ou encore Hakim El Ankis.
La première soirée s’est caractérisée par la projection d’un film documentaire, retraçant l’œuvre de l’auteur-compositeur Mahboubati, ayant rénové le style musical algérien le plus populaire, à savoir le chaâbi algérien.
Un récital poétique a été animé respectivement par Samir Laâlak, Aïssa Beb et Yassin Zouaoui. S’en est suivie la prestation des artistes Rachid Katafa, Abderrahmane El Kobbi et Yassine Ouabed. Les deuxième, troisième et quatrième soirées se sont distinguées par une programmation des plus remarquables.
Pour cette soirée de clôture ayant regroupé un monde des plus impressionnants, les présents n’ont pas été déçus par le programme offert.
A commencer par l’orchestre composé d’une quinzaine de musiciens, dirigés par le maestro Djamel Taâlbi. Et ensuite par la brillante prestation des artistes chanteurs, Tarek Difli de Constantine, Mohamed Yacine Lounici de Aïn Defla, Abderrahmane El Kobbi et de Hakim El Ankis. Parmi les nombreuses chansons magistralement interprétées, citons Loghzal Z’hiro, Djohra, Khed’ha ou chafet’ha hamra, T’chawrou aâliya yamine halfou, Oh yan’tiya et Ahliya. Une déclamation de textes poétiques par l’auteur Kamel Cherchar a été à l’honneur avec Kelmet el Istiqlel, Adjini b’lehnana et Lamraya.
L’ambiance était chaleureuse et conviviale. Preuve en est : la salle Ibn Zeydoun a résonné grâce aux timbres des voix exceptionnelles, rehaussées par des ovations et des youyous à outrance. La danse était également au rendez-vous, puisque plusieurs spectateurs se sont déhanchés au gré de cette musique millénaire et entraînante à la fois.
Un autre moment fort est à relever, celui de l’hommage rendu au brillantissime banjoïste Sid Ali Zeghdoud. Ayant à son actif 43 ans d’expérience, ce dernier a eu le grand privilège d’accompagner des figures de proue de la chanson châabie.
Il est à noter qu’en marge des soirées, deux journées d’étude ont été organisées le 13 août dernier. La première rencontre a porté sur «La chanson chaâbie: expression de la poésie melhoun» et la deuxième rencontre sur «Le texte poétique et ses implications».
De même que le directeur de l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et chercheur en patrimoine, Abdelkader Bendamèche, a animé un débat sur «La poésie melhoun et la Révolution de Novembre».
A la question de savoir quel est le pré-bilan de cette 11e édition du Festival national de la chanson châabie après une absence de sept ans, le commissaire du festival Abdelkader Bendamèche n’a pas caché sa satisfaction de cette dernière édition, qui a été préparée seulement en quelques jours. «L’accueil du public, dit-il, a été exceptionnel. Le retour du festival non payant a été une fête pour tout le monde. Nous ne pouvons être que ravis d’avoir offert des moments de pur bonheur aux présents.»
Si cette 11e édition n’a pas vu de compétition officielle, notre interlocuteur nous indique que la compétition reprendra l’année prochaine. D’ailleurs un délai est donné jusqu’à la fin de l’année en cours pour la réception des potentielles candidatures, et ce, à travers le territoire national. Le casting se fera en janvier 2023, où une vingtaine de jeunes candidats seront sélectionnés pour la finale. Mieux encore une résidence artistique sera instituée à l’attention des finalistes.
Ainsi, ces derniers iront en finale dans des conditions très professionnelles. Pour Abdelkader Bendamèche, dans un premier temps, c’est d’aller «à la recherche des jeunes talents à travers le territoire national, les former pour ensuite leur donner la possibilité d’exister et de briller».
Il est à noter, par ailleurs, que le 12e Festival national de la chanson châabie se déroulera au courst de la deuxième semaine du mois de Ramadhan, avec un retour inéluctable au sein du Théâtre national d’Alger.Nacima Chabani