Zaki Hariz. Président de la Fédération algérienne des consommateurs : «Les prix exorbitants des bananes sont le résultat d’un monopole»

12/03/2025 mis à jour: 13:28
3273
Zaki Hariz

Le président de la Fédération algérienne des consommateurs, Zaki Hariz, s'exprime, dans cet entretien, sur les prix excessifs des bananes et propose quelques pistes pour revenir à des coûts plus accessibles.    

 

Propos recueillis par Kamel Benelkadi

 

 

Quelles sont, selon vous, les principales causes des prix excessifs des bananes observés récemment sur le marché ? 

De prime abord, il faut dire que ce n’est pas normal d’avoir ce genre de prix. En ce qui nous concerne, on a déjà soulevé ce problème au niveau du ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national une semaine avant le Ramadhan lors d’une entrevue qui a réuni les associations avec le secrétaire général du ministère et le DG de la régulation et du contrôle. Peut-être que nos préoccupations n’ont pas été suffisamment prises en compte. Les prix sont le moins qu’on puisse dire exorbitants. La cause est sans le moindre doute le monopole et par conséquent l’absence de concurrence. Dans ce contexte, on a demandé d’ouvrir l’importation à davantage d'opérateurs. Et pour ne pas gaspiller les devises, on doit fixer un quota en déterminant par exemple la quantité de bananes consommées pendant l’année. 
On ne peut pas continuer avec un monopole de 4 à 5 opérateurs qui se partagent le marché et dictent leurs prix. 

Pour rappel en 2017, on était confronté à la même situation. Le ministre du Commerce de l’époque, Saïd Djellab, avait autorisé à nouveau l’importation de ce fruit et ramené son prix aux alentours de 200-250 DA. Actuellement, le prix est non équitable.    

 

Pensez-vous qu’un boycott des bananes par les consommateurs serait une solution efficace pour faire pression sur les importateurs actuels et les commerçants ? 


Oui, absolument. Les prix ont atteint dans certains marchés 700 DA. C’est hallucinant ! Le ministère a immédiatement réagi par un renforcement des contrôles et a intensifié les inspections pour stopper cette hausse. D’ailleurs, on a remarqué que certains vendeurs ne proposent plus à leurs clients la banane. Des mesures fortes sont nécessaires pour lutter contre la spéculation. Mais encore une fois, on ne pourra rétablir les équilibres qu’en optant pour la libéralisation du marché et aller vers un système de quota maîtrisé.       

Quelles mesures concrètes votre association préconise-t-elle pour lutter contre ces prix excessifs et protéger les consommateurs ? 

La spéculation existe là où il n’y a pas de réelle concurrence sur le marché, là où les contraintes administratives sont trop pesantes. Je suppose que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, va donner des instructions pour inverser la tendance comme il l’a fait concernant l’importation d’un million de têtes de bétail pour l’Aïd El Adha, car sans cette décision, le prix minimum sera de 100 000 DA.   



 

Copyright 2025 . All Rights Reserved.