Une élue américaine proche de Trump a investi en Bourse juste avant la volte-face sur les droits de douane

15/04/2025 mis à jour: 13:16
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Marjorie Taylor Greene a acheté des dizaines de milliers de dollars d’actions les 8 et 9 avril derniers avant que le président américain annonce une «pause» spectaculaire de sa guerre commerciale.

Les soupçons de délit d’initié visant Donald Trump et son entourage se renforcent après la révélation d’investissements boursiers réalisés par l’élue républicaine Marjorie Taylor Greene peu avant un changement inattendu de politique commerciale du président américain. Selon un document officiel, cette proche alliée de Trump a acheté pour plusieurs dizaines de milliers de dollars d’actions les 8 et 9 avril, juste avant que le président n’annonce une suspension partielle des droits de douane, ce qui a provoqué une forte hausse des marchés.

Aux États-Unis, les parlementaires ont le droit d’investir en Bourse, mais doivent déclarer leurs transactions dans un délai de 30 jours. Marjorie Taylor Greene a respecté cette obligation en soumettant sa déclaration dès le lundi suivant. Elle y mentionne l’achat d’actions de grandes entreprises technologiques comme Apple et Amazon, ainsi que du groupe pharmaceutique Merck, pour une somme estimée entre 21 000 et 315 000 dollars, les élus n’ayant pas à fournir de montant précis mais uniquement une fourchette. Elle a également vendu au même moment pour une somme située entre 50 000 et 100 000 dollars de bons du Trésor américain. Les détails de ces opérations ont été rapportés dans un document transmis au Congrès, consulté notamment par le New York Times.

Le 9 avril, peu après l’ouverture de Wall Street, Donald Trump a publié sur sa plateforme TruthSocial un message appelant à acheter massivement des actions. Quelques heures plus tard, il annonçait la suspension pour trois mois de droits de douane supplémentaires visant de nombreux pays, à l’exception notable de la Chine. Cette annonce a entraîné un rebond historique des marchés boursiers. Face à ce contexte, l’opposition démocrate a demandé qu’une enquête soit ouverte par la SEC, l’autorité américaine des marchés financiers.

Dans une lettre, six sénateurs démocrates ont exhorté la SEC à examiner si cette série d’annonces a pu bénéficier financièrement aux proches de l’administration Trump au détriment des citoyens. La commission, dont le président Paul Atkins a été nommé par Donald Trump en décembre, n’a toutefois aucune obligation de donner suite à cette demande. La Maison-Blanche a réagi en expliquant que les propos du président avaient pour but de rassurer les marchés et les Américains, et qu’il était de son devoir d’apaiser les inquiétudes économiques du pays.

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