Un rapport conjoint de l’OCDE et du PNUD l’affirme : Des objectifs climatiques ambitieux favorisent la croissance du PIB

11/06/2025 mis à jour: 11:30
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Aligner les politiques climatiques avec les priorités économiques et sociales peut se traduire par un surcroît de PIB mondial, une réduction accélérée de la pauvreté, un renforcement de la sécurité énergétique et de meilleurs résultats en matière de santé. 

C’est ce qu’indique un nouveau rapport de l’Organisation de coopération économique et de développement (OCDE), élaboré conjointement avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). 

Intitulé «Investir dans le climat pour la croissance et le développement : renforcer les contributions déterminées au niveau national», le rapport relève que des objectifs climatiques ambitieux, étayés par de solides plans de mise en œuvre et d’investissements peuvent fournir des opportunités économiques, débloquer l’investissement et soutenir le développement et la croissance durables, tout en facilitant la transition vers une économie bas carbone. 

Tout en relevant que l’action climatique a nettement progressé au cours des dix dernières années, «puisque les investissements dans les énergies propres ont été supérieurs à ceux consacrés aux combustibles fossiles, et que les objectifs de neutralité carbone couvrent maintenant près de 90% de l’économie mondiale», a-t-on relevé, le rapport souligne que des progrès supplémentaires sont nécessaires. 

Et d’indiquer que des contributions déterminées au niveau national (CDN), en vertu de l’Accord de Paris, «peuvent, si elles sont judicieusement conçues et étayées par de solides cadres de mise en œuvre, permettre simultanément d’obtenir une croissance économique inclusive plus rapide et de réduire les émissions de GES». 

Dans un tel scénario, le PIB mondial augmenterait de 60% environ entre 2022 et 2040, et il serait supérieur de 0,2% au niveau auquel il s’établirait dans un scénario de maintien des politiques actuelles en 2040, souligne le rapport. 

Selon la même source, un exercice de modélisation réalisé par l’OCDE indique qu’un scénario dans lequel des CDN plus ambitieuses sont adoptées pourrait se traduire par un surcroît de PIB mondial pouvant atteindre 3% d’ici à 2050 et 13% à l’horizon 2100. 

«Or, ces projections conduisent probablement à sous-estimer l’ampleur des avantages qui découleraient d’une action climatique plus ambitieuse, étant donné que les modèles actuels ne tiennent pas compte des répercussions économiques et sociales négatives qu’aurait le franchissement de points de bascule climatiques critiques – tels que la fonte des calottes glaciaires ou l’inversion des courants océaniques – qui pourrait provoquer des changements graves et irréversibles du système climatique», a-t-on tenu à expliquer. 

Par ailleurs, le rapport montre que l’action climatique peut avoir des effets économiques et sociaux positifs allant au-delà de l’augmentation du PIB.  Et d’estimer que l’intégration des stratégies climatiques et de développement pourrait aider une personne sur cinq en situation d’extrême pauvreté à améliorer sa sécurité financière d’ici à 2050. 

Par ailleurs, et ne se limitant pas au constat, le rapport met en avant un ensemble de priorités stratégiques pour le cycle de CDN de 2025. «Il s’agit notamment de faire émerger un engagement politique à haut niveau à l’échelle de l’ensemble des administrations, de faire concorder les objectifs en matière de climat et de développement tant au niveau national que local, d’associer d’emblée le secteur privé, d’optimiser l’utilisation des finances publiques et de l’aide internationale, de renforcer les institutions financières publiques et internationales, ainsi que de veiller à l’adoption d’approches inclusives soutenant ceux qui sont les plus durement touchés par la transition.» Tout un programme ! Mahmoud Mamart
 

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