La justice turque a ordonné le mercredi 4 juin 2025 l'incarcération de cinq maires issus du Parti républicain du peuple, principal parti d'opposition en Turquie. Parmi eux, trois étaient à la tête d’arrondissements d’Istanbul, selon un porte-parole du parti. Dix-sept autres personnes, dont plusieurs vice-maires d’arrondissements de la même ville, ont également été placées en détention provisoire pour des faits présumés de corruption, à la suite d’arrestations menées durant le week-end.
Depuis fin octobre, huit maires CHP d’arrondissements stambouliotes ont été arrêtés et incarcérés, en plus du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, détenu depuis fin mars. Plusieurs analystes y voient une stratégie du pouvoir visant à affaiblir le principal parti d’opposition, qui avait largement dominé les élections locales du printemps 2024 face au parti au pouvoir, l’AKP du président Recep Tayyip Erdogan.
Lors de ce scrutin, le CHP avait conservé les grandes métropoles du pays, notamment Istanbul, Ankara et Izmir, tout en réalisant une avancée significative dans des régions traditionnellement conservatrices. À Istanbul, il avait remporté 26 des 39 arrondissements. L’arrestation d’Ekrem Imamoglu le 19 mars avait provoqué une mobilisation massive, sans précédent depuis plus d’une décennie, marquant un tournant dans la contestation contre le pouvoir en place.