La Syrie, dirigée par le clan Assad pendant plusieurs décennies, faisait l’objet de sanctions internationales depuis 1979. Depuis, Washington a assoupli la plupart de ses sanctions pour vouloir «donner une chance de grandeur» aux nouvelles autorités de Damas.
Le président américain Donald Trump a signé, lundi 30 juin, un décret officialisant la levée progressive des sanctions américaines contre la Syrie, marquant une étape décisive dans le rapprochement entre Washington et Damas, intervenu après la chute de Bachar al-Assad. Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, a déclaré à la presse que cette décision visait à «promouvoir et soutenir le chemin du pays vers la stabilité et la paix». La signature du texte a eu lieu à huis clos.
L’annonce de cette levée des sanctions avait déjà créé la surprise le 13 mai, lors d’un déplacement de Donald Trump à Ryad. Il y avait exprimé sa volonté de «donner une chance de grandeur» aux nouvelles autorités syriennes. Le lendemain, il rencontrait le président par intérim, Ahmad al-Chareh, issu de la coalition rebelle ayant renversé Assad en décembre. Ce groupe est dominé par l'organisation islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), autrefois classée comme terroriste.
Depuis cette annonce, l’administration américaine a progressivement relâché l’essentiel des mesures économiques, afin de permettre la réintégration de la Syrie dans le système financier international. Des autorisations spéciales ont été mises en place pour encourager les investissements dans le pays. Le département d’État a également suspendu certaines dispositions de la loi César, un texte de 2020 qui prévoyait des sanctions strictes à l’encontre de toute entreprise ou institution coopérant avec le régime d’Assad.
Malgré ce geste d’ouverture, les États-Unis conservent des sanctions ciblées contre Bachar al-Assad lui-même, aujourd’hui réfugié en Russie, ainsi que contre ses proches, des responsables accusés de violations des droits humains, des narcotrafiquants et des individus liés à l’État islamique. La déclaration d’«urgence nationale» en vigueur depuis 2004 a, quant à elle, été abrogée dans le décret, démantelant l’ossature juridique des sanctions générales contre la Syrie.
Assaad al-Chibani, chef de la diplomatie syrienne, a salué cette évolution comme un «tournant important» dans un message publié sur X. Il y voit une opportunité pour le pays d’entrer dans une nouvelle phase de développement, de reconstruction et de réintégration dans la communauté internationale. Il a également évoqué la possibilité d’un retour massif des réfugiés, facilité par la levée de ce qu’il appelle un «obstacle majeur» à la relance économique.
Le retrait de la Syrie de la liste américaine des États soutenant le terrorisme n’a pas encore été acté, mais le secrétaire d’État Marco Rubio a indiqué que Washington étudiait sérieusement cette option, signalant ainsi une possible normalisation progressive des relations diplomatiques entre les deux pays.