Thaïlande : la première ministre «accepte» sa suspension par la Cour constitutionnelle

01/07/2025 mis à jour: 13:53
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La Cour constitutionnelle a suspendu mardi l’héritière de la dynastie Paetongtarn Shinawatra. Celle-ci était accusée par des sénateurs conservateurs d’avoir enfreint les «standards éthiques» mentionnés dans la Constitution.

La Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a déclaré, mardi 1er juillet, qu’elle acceptait sa suspension décidée par la Cour constitutionnelle. Cette mesure, prise dans l’attente d’un verdict définitif, fait suite à une plainte déposée par des sénateurs conservateurs l’accusant de manquements à l’éthique. Devant les journalistes rassemblés devant le palais du gouvernement à Bangkok, elle a affirmé respecter la décision des juges et réitéré sa volonté d’agir dans l’intérêt du pays.

La Cour constitutionnelle, par sept voix contre deux, a décidé de suspendre l’héritière de la famille Shinawatra, dont l’influence divise profondément la Thaïlande depuis plus de deux décennies. Elle est soupçonnée d’avoir violé les principes éthiques inscrits dans la Constitution, notamment en lien avec sa gestion d’une situation tendue à la frontière avec le Cambodge.

L'affaire a éclaté à la suite d’un appel téléphonique entre Paetongtarn Shinawatra et l’ancien Premier ministre cambodgien Hun Sen, que ce dernier a publié sans son consentement. Cet échange visait à apaiser les tensions frontalières, mais a été mal perçu par certains alliés. Un parti important de sa coalition gouvernementale a quitté l’alliance, accusant la Première ministre d’avoir tenu des propos irrespectueux envers l’armée. Elle y aurait comparé un général en poste à un opposant politique.

Bien qu’elle ait présenté ses excuses, une trentaine de sénateurs ont saisi la Cour constitutionnelle, arguant qu’elle avait enfreint les normes éthiques requises pour diriger le gouvernement.

Dans le sillage de cette suspension, la Chine a réagi avec prudence. Lors d’un point de presse, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a affirmé que la Chine ne commenterait pas une affaire relevant des affaires internes de la Thaïlande. Elle a toutefois exprimé le souhait que le pays voisin puisse préserver sa stabilité et poursuivre son développement.

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