La cour s’est penchée sur quatre rassemblements au cours de l’été 2023 pendant lesquels deux hommes avaient mis le feu au texte sacré des musulmans, tout en faisant des remarques désobligeantes sur ces derniers.
Un tribunal de Stockholm a rendu son verdict ce lundi 3 février contre l’associé de Salwan Momika, dont les actions en 2023 avaient provoqué une vive indignation dans plusieurs pays musulmans après avoir brûlé des exemplaires du Coran en Suède. Salwan Najem, âgé de 50 ans, a été reconnu coupable d’« incitation à la haine ». Son complice, Salwan Momika, 38 ans, devait également être jugé, mais son décès par balles dans la nuit de mercredi à jeudi, à la veille du verdict initialement prévu, a conduit à un report de la décision.
Le juge Göran Lundahl a rappelé que la liberté d’expression permet de critiquer une religion dans le cadre d’un débat argumenté et sérieux. Toutefois, l’examen des événements de l’été 2023 a montré que les actions des accusés allaient au-delà d’une simple critique. Lors de quatre rassemblements, ils avaient brûlé des exemplaires du Coran tout en tenant des propos offensants envers les musulmans. Selon la cour, exprimer une opinion sur une religion ne signifie pas pouvoir tout dire ou tout faire sans risque d’offenser une communauté.
L’été 2023 avait été marqué par des tensions croissantes entre la Suède et plusieurs nations du Moyen-Orient en raison de ces actes de profanation. Le tribunal a souligné que, bien que l’objectif ait été présenté comme une critique de l’islam, les gestes et déclarations des accusés avaient franchi les limites d’un débat raisonnable et exprimé un mépris évident à l’égard des musulmans.
En juin 2023, Salwan Momika avait piétiné et brûlé des pages du Coran devant la principale mosquée de Stockholm. Le mois suivant, des manifestants irakiens avaient attaqué l’ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, provoquant un incendie lors du second assaut. Le gouvernement suédois avait condamné ces profanations, tout en réaffirmant son engagement envers la liberté d’expression et de réunion, garanties par la Constitution du pays.