Shocking ! Le réacteur d’un sous-marin nucléaire britannique a été réparé à la super glue

05/02/2023 mis à jour: 19:14
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La fierté supergluée de Sa Majesté ; en l’occurrence le HMS Vigilant

Scandale dans la (sous-)marine britannique. Le Sun rapporte, et ce n’est pas une plaisanterie du tabloïd, que de sensibles réparations dans le réacteur nucléaire d’un sous-marin nucléaire de Sa Majesté, le HMS Vanguard, ont été effectuées à la super glue, en douce, par d’indélicats techniciens ayant ensuite cherché à ne pas ébruiter leur boulette.

Lesdits techniciens, c’est requis par les conditions spécifiques imposées au travail sur le matériel nucléaire, devant impérativement travailler par paire, on imagine sans peine que l’un était M. Bean et l’autre Homer Simpson. En forçant quelque peu, le serrage de boulons destinés à sceller une conduite de refroidissement, ils ont fini par casser la vis. Les boulons sont donc tombés. Ni vu ni connu, du moins pas tout de suite, et plutôt que de signaler leur erreur et de la réparer, les deux techniciens se sont contentés de cacher leur bêtise à coups de colle forte. Comme l’explique le quotidien britannique, ils ont néanmoins inscrit dans leur rapport qu’un léger incident s’était produit, sans pour autant spécifier son type ni sa gravité.

La bourde a eu lieu pendant une longue période de travaux de remise en état et à niveau du bâtiment, le HMS Vanguard. Le navire est l’un des fers de lance de la dissuasion nucléaire britannique, le programme Trident, composé de quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de classe Vanguard.

Mené à grand frais et à coups de contrats mirifiques par la firme Babcock à Plymouth, ce coup de jeune donné au HMS Vanguard aurait dû prendre trois ans et coûter 200 millions de livres (226 millions d’euros). Les travaux ont finalement duré près de sept ans et ont atteint la somme de 340 millions d’euros, poussant les trois navires restants à allonger leurs patrouilles, avec les problèmes que cela peut poser pour les équipages comme pour le matériel.

Gaffeur et gaffer

Les boulons recollés ont été découverts il y a quelques semaines seulement. Destinés à maintenir en place l’isolant de tuyaux servant au refroidissement du réacteur nucléaire, ils étaient sept en tout à avoir subi le même sort ridicule. Le pot aux roses a été découvert lorsque les ingénieurs ont préparé, pour la première fois depuis le retour en service du HMS Vanguard, le lancement de son réacteur à pleine charge. Les autorités assurent qu’aucun désastre n’aurait pu survenir, même si ces boulons englués n’avaient pas été découverts à ce moment-là. Mais le ministère de la Défense, tout comme l’opposition travailliste, sont logiquement furieux contre Babcock, certes mis sous pression pour boucler ces réparations si tardives, mais dont les légèretés passent plutôt mal.

«Cela pose un problème de confiance. [...] Cela pousse à se demander si d’autres éléments ont pu être traités d’une manière aussi navrante», affirme au Sun Ryan Ramsey, ancien capitaine de sous-marin nucléaire. Et si les têtes nucléaires des missiles Trident II avaient été scotchées au double face ?

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