Les mesures d'indemnisation du différentiel du prix pour l'huile alimentaire et le sucre blanc ont coûté à l’Etat, en 2024, 98,8 milliards de dinars (mds DA), tandis que celles relatives au café vert se sont élevées à 2,99 milliards de dinars.
Quant à l'indemnisation des coûts du transport terrestre des marchandises destinées aux wilayas du Sud, le montant est estimé à 957,1 millions de dinars pour des quantités estimées à 241 088 tonnes de différents produits. C’est ce qu’a indiqué jeudi le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni, lors d'une audition devant la commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification, à l'Assemblée populaire nationale (APN).
Et d’annoncer que le secteur du commerce sera marqué en 2025 par une révision globale du cadre législatif et réglementaire de la pratique commerciale. Il sera donc question de promulguer de nouvelles lois et d’actualiser d'autres textes pour accompagner les mutations commerciales. Ainsi, un plan national d'urbanisme commercial sera élaboré, alors que l'investissement dans les grandes surfaces commerciales sera élargi.
Aussi, une feuille de route nationale, permettant une exploitation optimale des espaces commerciaux existants mais non exploités, est au programme du secteur qui table sur l’intégration des intervenants du commerce parallèle dans le tissu commercial officiel, selon le ministre. Le cap sera ainsi mis sur la lutte contre l’informel via l’ouverture de nouveaux marchés.
Dans ce cadre, il est prévu la relance de la Société de réalisation et de gestion des marchés de gros (Magros), qui dispose actuellement de 9 marchés régionaux de fruits et légumes en lui consacrant un plan de modernisation et de développement de ses activités afin de renforcer son rôle dans l'approvisionnement et la régulation du marché national avec les différents produits agricoles et alimentaires.
Et ce, «en sus de lui permettre de sceller des partenariats économiques rentables»,selon le ministre qui a mis en avant le rôle du secteur privé dans le développement du réseau de commercialisation, de distribution et de moralisation de l’activité commerciale. Mais également dans la concrétisation des investissements proposées liés aux grands centres et espaces commerciaux selon les normes internationales.
2025 verra dans ce sens «le lancement de partenariats économiques prometteurs avec des investisseurs étrangers». Objectif : «Créer des bases commerciales et de grands centres de distribution, à même d’éliminer définitivement les éventuelles anomalies en matière de distribution des produits agricoles et de consommation, assurant leur accès direct au consommateur, sans obstacles ni intermédiaires illégaux.»
En plus de l’actualisation de la loi sur l'approvisionnement, il y aura la régulation du marché et la protection du pouvoir d'achat des citoyens et celle relative au commerce électronique. Les changements toucheront par ailleurs les textes portant sur la protection du consommateur.
De même pour le contrôle et les modalités de la conformité des produits importés via les frontières. Il s’agit à travers un tel dispositif de lutter contre toutes les formes de pratiques commerciales illicites, de monopole et de spéculation, en veillant au respect des prix et des marges bénéficiaires réglementées pour les produits alimentaires de large consommation.
Pour cela, l’accent sera mis sur la numérisation des procédures de contrôle des activités commerciales et sur le renforcement du contrôle du E-commerce.
Par ailleurs,dans le domaine du commerce de troc avec les Etats frontaliers du sud du pays, le ministère a recensé 195 commerçants au niveau de 10 wilayas concernées par l'entrée de différents produits provenant du Mali et du Niger, dont la valeur s'élève à 8,3 milliards de dinars et la sortie de produits algériens d'une valeur de 4,9 milliards de dinars.
65 500 nouveaux registres de commerce
2 358 314 entreprises principales et secondaires sont inscrites au registre de commerce au 2 février, selon Tayeb Zitouni. «Ces entreprises sont réparties en termes de nature juridique, en 2100 839 personnes physiques et en 257 475 personnes morales», ajoutant que le volume global du tissu économique a enregistré, à ce jour, représente une hausse de 65 503 registres de commerce entre les deux années 2024 et 2025.