Sanctions financières : Le pragmatisme qui met fin à la panique

26/02/2022 mis à jour: 08:31
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A l’instant même où les soldats russes traversaient les frontières ukrainiennes, les places boursières ont plongé. Les Bourses européennes ont chuté, les matières premières ont flambé. Le monde de la finance a connu jeudi dernier l’un des plus mauvais moments. 

Similaire à celui qu’il a traversé en début 2020 en raison alors de la pandémie de Covid-19 et le confinement. Francfort avait perdu 3,96%, Paris 3,83%, Milan 4,14%, Londres 3,88% (chiffre ajusté peu après la clôture) et l’Euro Stoxx 50, indice de référence, 3,63%. 

La Bourse de Varsovie, principale place financière de l’Europe centrale et orientale, avait chuté de plus de 10% et celle de Moscou s’est effondrée de plus de 35%. 

La crainte de la coupure des approvisionnements en pétrole et gaz russes ont fait flamber les prix de ces deux matières premières. 

La batterie de sanctions économiques et financières contre la Russie faisait craindre le pire. Après un premier train de sanctions ciblant surtout des proches de Vladimir Poutine, l’Union européenne voulait limiter drastiquement l’accès de la Russie aux marchés de capitaux européens. L’inquiétude était grande. 

Seulement 24 heures après l’invasion russe, les places boursières se rebiffaient et les prix des matières premières ont commencé hier à se stabiliser. 

L’explication : l’Occident a échoué jusqu’ici à se mettre d’accord sur des sanctions maximalistes contre la Russie, refusant de l’exclure du système bancaire Swift, en raison principalement de craintes de plusieurs pays européens pour leur approvisionnement énergétique. L’option était pourtant sur la table. 

Aucune mesure de blocage des banques russes de cette interface de paiements internationaux, rouage essentiel de la finance mondiale, n’a été décidée jeudi et même hier par les dirigeants européens en sommet à Bruxelles. 

Plusieurs pays, dont l’Allemagne, l’Autriche et la Hongrie, ont en effet émis des réserves, craignant notamment l’impact d’une telle décision sur les livraisons de gaz russe. «Une suspension de Swift aurait des répercussions massives (...) pour les entreprises allemandes dans leurs relations avec la Russie, mais aussi pour régler les paiements de livraison d’énergie», s’est justifié hier le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, cité par l’AFP. 

Ce qui a amené la stabilisation des prix des matières premières, essentiellement du pétrole et du gaz, c’est également la disponibilité à dialoguer affichée par les responsables russes et les dirigeants ukrainiens. 

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