Le projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU réclame un «cessez-le-feu immédiat» à Ghaza et «la levée inconditionnelle de toutes les restrictions à l’entrée de l’aide humanitaire» dans l’enclave palestinienne.
Le Conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir hier à New York afin de se prononcer sur «un projet de résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat» à Ghaza, rapporte l’agence Wafa. Ce projet de résolution, faut-il le préciser, «a été rédigé par l’Algérie en coordination avec les dix membres non permanents du Conseil de sécurité qui occupent des sièges pour un mandat de deux ans», précise l’agence palestinienne.
Le texte décrit la situation humanitaire à Ghaza comme «catastrophique» et appelle à «la levée inconditionnelle de toutes les restrictions à l’entrée de l’aide humanitaire à Ghaza, et à garantir sa distribution sûre, sans restriction et à grande échelle», y compris par l’ONU et ses partenaires humanitaires. Le texte appelle également au rétablissement de tous les services essentiels dans l’enclave martyrisée, conformément au droit international humanitaire et aux résolutions du Conseil de sécurité.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi soir au siège de l’ONU à New York, le représentant permanent de la Palestine auprès des Nations unies, Riyad Mansour, «a souligné que le Conseil de sécurité avait la responsabilité de mettre fin à l’agression israélienne contre la bande de Ghaza, de dénoncer les auteurs de crimes contre les Palestiniens et d’exiger qu’ils rendent des comptes», indique Wafa. «Israël n’a pas le droit de décider de l’avenir des peuples du Moyen-Orient, et en particulier du peuple palestinien.
C’est nous, le peuple, qui déciderons de notre avenir, avec le soutien et l’appui de la grande majorité des pays», a déclaré Riyad Mansour, selon des propos relayés par l’agence de presse palestinienne. D’après l’AFP, le texte «sera soumis au vote à 20h GMT», soit à 21h heure d’Alger, ce 4 juin. Le document «exige un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent» à Ghaza.
Pour rappel, la dernière résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU sur la Palestine date du 10 juin 2024. Longtemps paralysé par les vetos successifs en faveur d’Israël, le Conseil de sécurité n’a jamais réussi à empêcher le génocide qui s’abat sur le peuple palestinien à Ghaza. Cette nouvelle réunion va sans doute se solder elle aussi par un échec, puisque les Etats-Unis vont certainement opposer encore une fois leur veto à ce projet de résolution.
«Vous ne pouvez pas être témoins de l’indignation au Conseil de sécurité (...) et accepter d’être paralysés, vous devez agir», plaide Riyad Mansour, cité par l’AFP. L’ambassadeur palestinien faisait notamment référence aux propos du secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires au sein de l’ONU, Tom Fletcher, qui a appelé à «empêcher un génocide» à Ghaza.
En cas de veto, la pression «sera sur ceux qui empêchent le Conseil de sécurité de prendre ses responsabilités», s’est emporté le représentant de la Palestine dans une allusion à peine voilée à l’administration américaine. «Nous serons tous jugés par l’Histoire sur ce que nous avons fait pour stopper ce crime contre le peuple palestinien», a prévenu Riyad Mansour.