Rencontre des alliés de l’Ukraine en Allemagne : Kiev demande «plus d’armes»

07/09/2024 mis à jour: 06:02
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L’armée ukrainienne a du mal à faire face aux assauts des forces russes

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé hier «plus d’armes» à ses alliés réunis en Allemagne et l’autorisation d’utiliser des missiles longue portée pour frapper la Russie à un moment où Moscou progresse sur le front est. «Nous avons besoin de plus d’armes pour repousser les forces russes de notre pays, en particulier dans la région de Donetsk», à l’est, a déclaré le dirigeant ukrainien lors de la réunion des soutiens internationaux de Kiev sur la base aérienne américaine de Ramstein, dans l’ouest de l’Allemagne, selon des propos recueillis par l’AFP. 

«Le monde dispose de suffisamment de systèmes de défense aérienne pour garantir que la terreur russe n’ait pas de résultat», a-t-il ajouté. Il a réitéré sa demande de pouvoir utiliser les armes à longue portée fournies par ses partenaires «non seulement sur le territoire occupé de l’Ukraine, mais aussi sur le territoire russe».


Ses alliés, dont ses deux principaux fournisseurs américain et allemand, ont bien donné leur aval pour frapper sous certaines conditions, avec certains de leurs armements, des cibles sur le sol russe, mais ils rechignent à le généraliser par crainte d’une escalade avec Moscou.

Interrogé à Ramstein, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a affirmé que la position de Berlin à cet égard était inchangée.

Le président Zelensky compte continuer à plaider sa cause lors d’un entretien avec le chancelier allemand Olaf Scholz à Francfort (ouest), non loin de Ramstein. Il se rendra ensuite en Italie pour un forum économique où il rencontrera la Première ministre Giorgia Meloni. Deux ans et demi après le lancement de l’intervention russe, l’Ukraine est à la peine : son offensive entamée début août sur le territoire russe, dans la région de Koursk, n’a pas aidé à stopper l’avancée de Moscou dans l’Est.


Nouvelle aide américaine

A Ramstein, le secrétaire d’Etat américain à la Défense Lloyd Austin a annoncé une nouvelle aide militaire de 250 millions de dollars qui «permettra d’accroître les capacités pour répondre aux besoins changeants de l’Ukraine». «Moscou poursuit son offensive dans l’est de l’Ukraine, notamment autour de Pokrovsk. Et le Kremlin continue de bombarder les villes ukrainiennes et de s’en prendre aux civils ukrainiens. C’est un scandale», a-t-il déclaré. Londres a également annoncé vendredi un contrat de 162 millions de livres Sterling (192 millions d’euros) pour 650 missiles légers multirôle à courte portée, pouvant être tirés à partir de diverses plateformes terrestres, maritimes et aériennes.


Boris Pistorius a lui rendu public l’envoi de douze obusiers de type 2000, dont 6 cette années et le reste en 2025, pour un montant de 150 millions d’euros. Berlin a confirmé mercredi de nouvelles livraisons de systèmes de défense aérienne Iris-T. Depuis le début de la guerre, les ministres de la Défense du groupe de contact se retrouvent régulièrement à Ramstein pour discuter avec des représentants militaires du soutien à Kiev. Quelque 50 nations sont représentées. «L’Ukraine a besoin d’un soutien militaire accru», a déclaré à Oslo le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, appelant «tous les alliés à poursuivre leur soutien vital, en particulier dans cette phase difficile de la guerre». S’ils réaffirment régulièrement leur solidarité sans faille, de nombreux gouvernements sont confrontés à des opinions publiques divisées alors que la guerre s’enlise. C’est le cas en Allemagne, où l’extrême droite a décroché un résultat historique dimanche en remportant une élection régionale, en Thuringe, dans l’est du pays. 

Dans son projet de budget 2025, Berlin a déjà prévu une réduction significative de l’aide à l’Ukraine, qui passerait d’environ huit à environ quatre milliards d’euros. Kiev s’inquiète d’autant plus que le temps des grands paquets d’aides en provenance des Etats-Unis, où un retour aux manettes de Donald Trump n’est pas exclu, semble révolu et que la France, qui compose avec Berlin le duo de tête de l’UE, est empêtrée depuis des semaines dans une crise politique interne.        
 

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